L’auto-entrepreneur, aussi connu sous le nom de micro-entrepreneur ou freelance, est une personne qui dispose d’une entreprise individuelle et exerce une activité professionnelle en son nom propre. Ce statut séduit de plus en plus de jeunes, y compris des étudiants, désireux de combiner études et travail indépendant. Mais comment fonctionne ce statut pour un étudiant ? Quels sont les avantages, les contraintes et les démarches à suivre ? Explorons ensemble ce sujet.
Un statut cumulable selon l’âge et l’activité
Le statut de micro-entrepreneur est ouvert à tous, y compris aux étudiants, sous certaines conditions.
- Étudiant majeur : Si vous êtes majeur, vous pouvez exercer n’importe quelle activité sous le statut de micro-entrepreneur sans contraintes particulières. Que ce soit une activité commerciale, libérale ou artisanale, le choix est vaste et sans restriction majeure.
- Étudiant mineur émancipé : Les mineurs émancipés ont également accès à ce statut, mais avec quelques nuances. Ils peuvent exercer des activités artisanales ou libérales, réglementées ou non, à condition d’être qualifiés pour le faire. Pour les activités commerciales, une autorisation du juge des tutelles au moment de l’émancipation ou du juge du tribunal judiciaire après l’émancipation est nécessaire.
- Étudiant mineur non émancipé : Les étudiants mineurs non émancipés ont des options plus limitées. Ils peuvent exercer uniquement des activités artisanales spécifiques ou non réglementées. Les activités commerciales sont strictement interdites pour eux jusqu’à ce qu’ils atteignent la majorité.
Les différentes catégories d’activités
Les activités d’un auto-entrepreneur se divisent en plusieurs catégories : commerciales, libérales, artisanales, et réglementées. Chaque catégorie a ses propres exigences et implications fiscales.
- Activités commerciales : Les activités commerciales impliquent la vente de biens ou de services sans nécessiter un savoir-faire spécifique, comme la gestion d’une boutique en ligne ou la prestation de services de livraison.
- Activités libérales : Les activités libérales englobent les professions intellectuelles, comme les consultants, les écrivains ou les formateurs. Certaines de ces activités peuvent être réglementées et nécessiter des qualifications spécifiques.
- Activités artisanales : Les activités artisanales incluent les métiers nécessitant un savoir-faire manuel, comme la plomberie, la menuiserie ou la réparation d’appareils électroniques.
- Activités réglementées : Les activités réglementées nécessitent des diplômes, certifications ou une expérience professionnelle spécifique. Cela peut inclure des professions comme médecin, avocat ou architecte.
Cotisations et impôts
Un étudiant auto-entrepreneur est soumis à des obligations fiscales et sociales spécifiques.
- Cotisations sociales : en tant que micro-entrepreneur, l’étudiant est soumis au régime micro-social. Les cotisations sociales sont calculées en pourcentage du chiffre d’affaires réalisé et doivent être déclarées et payées mensuellement, trimestriellement ou semestriellement sur le site de l’URSSAF.
- Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) : La CFE est due par les auto-entrepreneurs sauf pour certaines professions exemptées comme les artistes, les artisans, les sportifs, ou les propriétaires louant une partie meublée de leur habitation.
- Franchise de TVA : Les auto-entrepreneurs bénéficient généralement de la franchise de TVA, ce qui signifie qu’ils ne facturent pas la TVA à leurs clients et ne la récupèrent pas sur leurs achats.
Aides et bourses
- L’Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise (ACRE) : Les étudiants auto-entrepreneurs peuvent bénéficier de l’ACRE, qui offre une exonération partielle des cotisations sociales pendant les premiers trimestres d’activité.
- Bourses sur critères sociaux : Les bourses sur critères sociaux sont basées sur les revenus de l’étudiant ou de ses parents. Si les revenus issus de l’activité d’auto-entrepreneur sont suffisants pour subvenir aux besoins de l’étudiant, cela peut affecter l’éligibilité à ces bourses.
Étudiants étrangers
- Ressortissants de l’UE/EEE/Suisse : Les étudiants européens peuvent devenir auto-entrepreneurs en France sans restrictions supplémentaires par rapport aux étudiants français.
- Ressortissants Hors UE/EEE/Suisse : Les étudiants étrangers hors UE/EEE/Suisse doivent disposer d’un titre de séjour autorisant l’exercice d’une activité non salariée. Le visa étudiant ne permet pas de devenir auto-entrepreneur, mais il est possible de demander un changement de statut pour obtenir une carte de séjour “entrepreneur/libéral”.
Avantages et contraintes
Avantages
- Flexibilité : Travailler à son rythme et choisir ses missions.
- Autonomie : Développer des compétences entrepreneuriales et gérer sa propre activité.
- Revenus Complémentaires : Gagner de l’argent tout en étudiant.
Contraintes
- Gestion Administrative : Nécessité de gérer les déclarations fiscales et sociales.
- Équilibre Temps : Trouver un équilibre entre études et activité professionnelle.
- Incertitude Financière : Revenus potentiellement irréguliers.
Le statut d’auto-entrepreneur offre aux étudiants une opportunité unique de développer des compétences professionnelles et de générer des revenus tout en poursuivant leurs études. Cependant, il nécessite une bonne organisation et une gestion rigoureuse des aspects administratifs et financiers. Pour ceux qui sont prêts à relever le défi, devenir auto-entrepreneur peut être une expérience enrichissante et formatrice.