Brassart

L’école Brassart donne vraiment l’impression de privilégier la rentabilité plutôt que la formation. Les frais augmentent chaque année d’environ 1 000 €, sans réelle amélioration pour les étudiants. L’accompagnement pour trouver un stage est très limité : il faut presque tout gérer soi-même.

Le manque d’organisation est évident. Malgré des frais avoisinant les 7 000 € par an, certaines filières n’ont quasiment aucun budget. Par exemple, seules les sections 3D obtiennent des accréditations pour des événements comme le festival d’Annecy, tandis que les filières d’arts graphiques doivent se débrouiller pour gagner en visibilité.

Toutes les spécialisations — storyboard, animation 2D, 3D, concept art, illustration, BD — sont regroupées sans réel suivi adapté. Certaines disciplines sont clairement négligées. Lorsqu’on vous dit qu’une semaine de BD en première année « c’est déjà suffisant », le message est clair : certaines voies ne sont pas prises au sérieux.

Les classes sont surchargées et le suivi pédagogique insuffisant. En dernière année, nous avions seulement quinze minutes par semaine de retour pour le projet de fin d’études. La prépa ne sert pas à grand-chose, sauf si vous souhaitez faire du volume en carton. Les promesses d’un accompagnement personnalisé pour le portfolio se sont finalement résumées à des séances de gouache et à un suivi minimal.

Le problème vient surtout d’un enseignement trop fragmenté : beaucoup d’intervenants, mais très peu de professeurs capables d’assurer des bases solides. Résultat : des professionnels extérieurs étonnés par le manque de niveau général.

Brassart vend beaucoup de belles choses : participation à Angoulême, job dating à Annecy… mais ces promesses ne se concrétisent presque jamais. Et la découverte tardive que le diplôme n’est pas reconnu par l’État — au deuxième semestre de la dernière année — est particulièrement choquante.

L’administration manque cruellement de structure. Peu réactive, souvent perdue, elle est incapable de résoudre les problèmes ou de se séparer d’intervenants incompétents. Certains étudiants ont même perdu une année ou deux à cause d’un enseignant jamais remplacé.

Malgré cela, quelques points positifs existent : la majorité des intervenants étaient compétents cette année, même s’ils étaient débordés ; les logiciels professionnels sont fournis ; le rythme imposé peut aider ceux qui manquent d’autonomie ; et il est possible de créer un petit réseau grâce aux rencontres.

Brassart peut convenir à des étudiants sortant du lycée qui ont besoin d’un cadre strict, mais elle ne mettra personne au centre de ses priorités. Les intervenants jonglent entre leurs missions, les professeurs manquent de temps, et les étudiants doivent souvent gérer seuls leur progression.

Au vu du prix actuel, l’école ne vaut clairement pas ce qu’elle propose. J’y étais quand les frais étaient plus raisonnables, mais cette époque est révolue.

Si vous le pouvez, privilégiez des formations en ligne ou d’autres écoles plus transparentes : beaucoup de professionnels recommandent ces alternatives. J’ai personnellement perdu beaucoup de temps dans ce système — si vous pouvez éviter ça, faites-le.