Mayotte est confrontée à une crise climatique exceptionnelle avec le passage du cyclone tropical intense Chido. Ce samedi 14 décembre, l’archipel de l’océan Indien est placé en alerte violette, le niveau d’alerte maximal. Les autorités locales appellent à un confinement strict pour l’ensemble de la population, incluant les services de secours et de sécurité.
Des vents destructeurs attendus
Selon Météo-France, l’œil du cyclone devrait traverser le nord de Mayotte entre 9 heures et 13 heures (heure locale). Ce passage entraînera une fausse accalmie suivie d’une recrudescence des conditions météorologiques extrêmes.
- Rafales de vent : jusqu’à 250 km/h.
- Pluies intenses : des cumuls de 150 à 200 mm en 12 heures sont prévus.
- Risques de submersion marine : vagues de 6 à 9 mètres en dehors du lagon et de 3 à 5 mètres dans le lagon.
Ces conditions pourraient provoquer des dégâts matériels considérables et mettent en danger la population, notamment celle vivant dans des habitations précaires.
En réponse à cette menace, le préfet de Mayotte a appelé les habitants vivant dans des logements non solides à rejoindre l’un des 71 centres d’hébergement ouverts. Ces centres sont situés dans des établissements scolaires et des gymnases et sont accessibles à tous.
Les autorités estiment que près de 100 000 personnes, sur une population totale de 320 000, résident dans des habitations précaires. Les forces de police municipale se mobilisent pour s’assurer que les habitants dans les zones difficiles d’accès soient informés et sécurisés.
- Aéroport de Dzaoudzi : fermé depuis vendredi soir.
- Circulation interdite : aucun déplacement autorisé sur Grande-Terre et Petite-Terre.
- Renforcement médical : l’ARS (Agence régionale de santé) a renforcé les moyens pour prendre en charge les urgences, mais demande à la population de ne pas se déplacer et de contacter le 15 en cas de besoin.
Pour soutenir Mayotte face à cette crise, 110 professionnels de la sécurité civile ont été envoyés depuis l’île de La Réunion. Leur mission est de contribuer à la gestion des secours une fois les conditions météorologiques stabilisées.
La peur et l’inquiétude dominent parmi les habitants de Mayotte. Certains, comme Fatima de Majicavo-Koropa, partagent leur appréhension :
J’ai fait le plein d’eau, de nourriture et de bougies. On a très peur.
Ibrahim Mcolo, habitant de Kangani, décrit les premiers dégâts visibles :
Je vois des toits arrachés et des poteaux électriques à terre. Même dans notre maison en béton, l’eau s’infiltre.
Relativement épargné par les cyclones, Mayotte avait été touché par le cyclone Belna en 2019, mais sans dégâts majeurs. Chido marque un tournant par son intensité et sa trajectoire, rappelant les cyclones historiques comme Kamisy en 1984.
Les effets du cyclone Chido ne se limitent pas à Mayotte :
- Aux Comores : une alerte orange est en vigueur, avec des rafales et des pluies importantes signalées.
- À Madagascar : des inondations ont été signalées dans le nord, bien que le cyclone s’éloigne progressivement.
Les autorités insistent sur l’importance de suivre les recommandations pour garantir la sécurité de tous. Parmi celles-ci :
- Rester confiné dans un lieu sûr, éloigné des ouvertures.
- Couper l’électricité et ne pas consommer d’eau du robinet.
- Éviter d’utiliser le téléphone pour ne pas surcharger les réseaux.
La priorité reste de protéger les habitants et d’assurer un retour à la normale dès que les conditions le permettront.
