Un scénario digne d’une cascade hollywoodienne
Il est environ 21 heures ce jeudi 11 décembre. La nuit est tombée sur le complexe aquatique Paul-Éluard. Sur le parking, une conductrice s’apprête à quitter les lieux. C’est là que tout bascule en une fraction de seconde. Selon les premiers éléments rapportés par les secours et les témoins, la trentenaire aurait commis une erreur classique mais dévastatrice : une confusion entre la pédale de frein et l’accélérateur.
La puissante berline, une Jaguar, ne pardonne pas. Le véhicule bondit, franchit un talus, pulvérise le grillage de sécurité et vient s’encastrer violemment dans la baie vitrée du bâtiment. L’inertie est telle que la voiture ne s’arrête pas là. Sous les yeux ébahis d’une vingtaine de nageurs présents pour les derniers créneaux horaires, le véhicule plonge dans le grand bassin de 25 mètres, terminant sa course au niveau du couloir numéro six.
La réactivité héroïque des maîtres-nageurs
La scène est terrifiante. La voiture commence immédiatement à couler avec ses deux passagères piégées à l’intérieur. C’est à cet instant précis que le drame a été évité de justesse. Deux maîtres-nageurs, encore présents pour surveiller la fermeture, n’ont pas hésité une seconde.
Assistés par un troisième témoin courageux, ils ont plongé dans l’eau trouble, mêlée de débris de verre et de carrosserie, pour rejoindre l’épave qui s’enfonçait. Ils sont parvenus à extraire la maman et sa fillette de l’habitacle avant que le véhicule ne soit totalement immergé. C’est un véritable sauvetage in extremis.
C’est un miracle. Aucun nageur ne se trouvait sur la trajectoire du véhicule au moment de l’impact.
Si la mère et la fille s’en sortent physiquement indemnes, elles ont été transportées à l’hôpital de La Ciotat en état de choc intense. Un homme présent sur le bord du bassin a quant à lui été légèrement blessé par les éclats de verre projetés lors de l’explosion de la baie vitrée.
Piscine fermée et facture salée
Une fois l’adrénaline retombée, c’est l’heure du bilan matériel, et il est lourd. Les pompiers du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 13) ainsi que la police ont dû sécuriser le périmètre une bonne partie de la nuit. La Jaguar gît toujours au fond de l’eau telle une étrange sculpture moderne.
Pour la municipalité, les jours à venir s’annoncent compliqués. Il va falloir vidanger intégralement les 900 mètres cubes d’eau du bassin pour permettre à une grue d’extraire la carcasse du véhicule. Au-delà de l’eau, les dégâts sur la structure (baie vitrée, carrelage, grillage) sont considérables.
La ville a d’ores et déjà annoncé que la piscine municipale restera fermée pour plusieurs semaines, le temps de tout remettre en état et de s’assurer que la structure est sécurisée. Une « mauvaise manœuvre » qui coûtera cher, mais qui, heureusement, ne restera dans les mémoires que comme une anecdote incroyablement spectaculaire.
