L’éco-anxiété, un terme apparu ces dernières années, désigne l’angoisse et le stress liés aux changements environnementaux et climatiques. Alors que les catastrophes naturelles se multiplient et que les prévisions sur le futur de la planète deviennent de plus en plus sombres, une partie grandissante de la population, notamment les jeunes, se sent submergée par une anxiété profonde. Heureusement, plusieurs stratégies peuvent aider à gérer cette éco-anxiété et à mieux la vivre au quotidien.
Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?
L’éco-anxiété est un concept qui renvoie à un sentiment d’inquiétude, d’impuissance et de fatalité face à la crise environnementale et climatique. Ce terme a été inventé en 1997 par Véronique Lapaige, une enseignante-chercheuse, pour décrire l’angoisse ressentie par certaines personnes devant l’urgence climatique. Depuis, ce phénomène n’a fait que croître, au fur et à mesure que l’impact du changement climatique devient de plus en plus tangible.
En France, l’éco-anxiété est devenue un sujet de débat public en 2019, notamment grâce au livre d’Alice Desbiolles intitulé L’éco-anxiété : vivre sereinement dans un monde abîmé. Ce concept s’est ainsi progressivement ancré dans la conscience collective, en particulier parmi les jeunes générations.
Les symptômes de l’éco-anxiété
L’éco-anxiété peut se manifester de différentes façons. Les personnes concernées ressentent souvent une inquiétude profonde pour l’avenir de la planète, avec un accent sur la dégradation des écosystèmes et les conséquences humaines et sociales de la crise climatique. Ces personnes peuvent se sentir impuissantes face à la gravité des problèmes environnementaux, frustrées par le manque d’action politique et découragées par la lenteur des progrès.
Sur le plan physique et émotionnel, l’éco-anxiété peut provoquer divers symptômes comme :
- Des troubles du sommeil ;
- Une tristesse intense ou des sentiments de découragement ;
- Des maux de tête, des troubles digestifs ;
- Une difficulté à se concentrer ou à fonctionner normalement dans la vie quotidienne.
L’éco-anxiété peut également affecter les relations sociales, en provoquant un repli sur soi, des conflits ou une incapacité à profiter des moments présents.
Qui est touché par l’éco-anxiété ?
Ce phénomène concerne un large éventail de personnes, mais les jeunes sont particulièrement touchés. Une étude publiée dans The Lancet en 2021 révèle que plus de 70 % des 16-25 ans dans le monde se disent « très inquiets » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique. En France, plus d’un jeune sur deux est concerné.
Les jeunes générations, souvent très informées sur les enjeux climatiques grâce aux médias et à Internet, sont souvent confrontées à une surcharge d’informations alarmantes, qui aggrave leur stress. Être informé sur la crise climatique est normal et nécessaire, mais certains individus, particulièrement sensibles à ces sujets, développent une forme d’anxiété chronique qui peut impacter leur quotidien de manière négative.
Les conséquences de l’éco-anxiété
L’éco-anxiété n’est pas encore reconnue comme un trouble de santé mentale à part entière, mais elle peut avoir des effets importants sur le bien-être psychologique et émotionnel des personnes touchées. Pour beaucoup, elle s’accompagne de dépressions ou d’autres troubles psychologiques. Dans certains cas extrêmes, les personnes atteintes peuvent ressentir une perte de motivation, un décrochage scolaire ou professionnel, voire des pensées suicidaires.
Cette anxiété particulière est souvent renforcée par l’impression de ne pas avoir de contrôle sur la situation environnementale. Le manque de mesures politiques ambitieuses pour contrer la crise climatique contribue à aggraver ce sentiment de désespoir.
Comment gérer son éco-anxiété ?
Si l’éco-anxiété est un phénomène en expansion, il est possible de la gérer grâce à certaines pratiques et attitudes positives. Voici quelques conseils pour limiter les effets de cette anxiété et retrouver un équilibre mental :
L’une des premières étapes pour apaiser l’éco-anxiété est d’apprendre à sélectionner ses sources d’information. Consommer en continu des nouvelles alarmantes peut renforcer le sentiment de panique. Il est donc essentiel de s’informer de manière équilibrée en cherchant des contenus qui offrent des perspectives positives et des solutions. Par exemple, suivre les avancées technologiques ou les initiatives écologiques innovantes peut être un bon moyen de se concentrer sur ce qui va bien.
L’un des moyens les plus efficaces pour combattre l’éco-anxiété est de s’engager activement dans des actions concrètes pour lutter contre la crise climatique. Cela peut se faire à plusieurs échelles, que ce soit en modifiant son mode de vie (réduire ses déchets, opter pour une alimentation plus durable), en participant à des associations environnementales, ou en encourageant des actions collectives à l’échelle locale. L’action donne un sens à son quotidien et permet de réduire le sentiment d’impuissance.
Comme pour tout type d’anxiété, il est crucial de prendre soin de sa santé mentale en adoptant des routines apaisantes. La pratique régulière du sport, la méditation, le yoga, ou encore la visualisation positive peuvent aider à mieux gérer le stress. Il est aussi important de ne pas s’isoler et de partager ses préoccupations avec ses proches, ou avec des groupes de soutien.
Une autre façon de mieux gérer l’éco-anxiété est de structurer son quotidien. En organisant son temps de manière efficace et en incluant des moments de détente, il est possible d’alléger l’impact de l’anxiété. Créer une routine permet de se recentrer sur les aspects positifs et productifs de sa vie, tout en se détachant du flux constant d’informations négatives.
S’engager dans des initiatives communautaires axées sur la protection de l’environnement, comme des projets de permaculture, des nettoyages de plages ou des jardins partagés, peut permettre de ressentir une solidarité et un sentiment d’accomplissement. Ce type d’engagement favorise aussi les interactions sociales et permet de partager ses préoccupations avec d’autres personnes qui vivent les mêmes sentiments.
Le changement est possible
La clé pour gérer l’éco-anxiété réside en grande partie dans l’adoption d’une perspective plus équilibrée et orientée vers l’action. Bien que l’inquiétude face au changement climatique soit justifiée, il est important de garder espoir et de se rappeler que des changements positifs sont possibles, tant à l’échelle individuelle que collective.
Comme le souligne Maéva, une étudiante engagée dans une association de développement durable, il est essentiel de trouver des solutions, de modifier ses habitudes, et d’agir concrètement. Cela permet de transformer l’anxiété en une énergie constructive, tout en s’assurant que l’on fait partie du changement.
L’éco-anxiété, bien que de plus en plus répandue, n’est pas insurmontable. En adoptant une démarche proactive, en agissant à son niveau et en prenant soin de sa santé mentale, il est possible de retrouver un équilibre et de faire face à cette anxiété liée à la crise climatique. Le défi consiste à transformer cette anxiété en un moteur d’engagement et d’espoir pour un avenir meilleur, en restant concentré sur ce qui peut être fait ici et maintenant pour protéger notre planète.