Évolution du brevet et création de la classe prépa-seconde
Le Diplôme National du Brevet (DNB) fait peau neuve en 2024. La pondération des notes change : les épreuves finales comptent désormais pour 60 % de la note totale, contre 40 % auparavant. Le contrôle continu garde son importance, mais l’objectif est de renforcer la valeur du diplôme et d’uniformiser les critères d’évaluation entre les académies.
Les « correctifs académiques », qui ajustaient les résultats après les examens, disparaissent. Résultat : les taux de réussite enregistrent une légère baisse, avec 85,6 % de réussite en série générale et 75,1 % en série professionnelle. Ce resserrement vise à redonner du sens à l’examen et à encourager une préparation plus rigoureuse.
Autre nouveauté : la classe prépa-seconde. Expérimentée dans chaque département, elle accueille les élèves de troisième admis en seconde mais n’ayant pas validé leur brevet. Le programme comprend 27 heures hebdomadaires, dont 20 heures d’enseignements classiques et 7 heures d’ateliers centrés sur les méthodes de travail et la découverte des métiers. L’objectif : éviter le décrochage dès l’entrée au lycée.
Une réforme en profondeur du lycée professionnel
La réforme du lycée professionnel se déploie à tous les niveaux à partir de 2024. Son ambition : rapprocher davantage l’école du monde du travail. Les élèves bénéficient désormais d’une allocation financière pendant leurs périodes de formation en entreprise, une mesure saluée pour son aspect social et motivant.
Chaque établissement accueillera aussi un bureau des entreprises chargé de faciliter les stages, les partenariats et l’insertion professionnelle. Le programme « Ambition emploi » accompagnera les jeunes diplômés vers l’emploi ou la poursuite d’études, renforçant le lien entre formation et débouchés concrets.
Enfin, la dernière année de formation accorde plus de place au français et aux mathématiques, désormais fixés à 15 % du volume horaire total. Une refonte de la carte des formations prévoit aussi 6 % de renouvellement annuel jusqu’en 2027, afin d’adapter l’offre aux besoins économiques locaux.
Des groupes de besoins en français et mathématiques
Pour lutter contre les inégalités de niveau, des groupes de besoins voient le jour dans les classes de 6e et 5e. Le principe : regrouper temporairement les élèves selon leurs compétences en français et en mathématiques, puis réévaluer régulièrement leurs progrès. Cette approche plus personnalisée s’inscrit dans le cadre du programme gouvernemental du “choc des savoirs”.
Dans les écoles primaires, la lecture et l’écriture deviennent des activités quotidiennes incontournables. En mathématiques, les enseignants s’appuient sur le triptyque « manipuler, verbaliser, abstraire » pour solidifier les apprentissages de base. L’idée est claire : renforcer les fondamentaux avant d’aborder le collège.
Renforcement de la lutte contre le harcèlement et enseignement de l’empathie
Autre axe fort de la rentrée 2024 : la prévention du harcèlement scolaire. Après des expérimentations réussies dans 1 200 établissements, les cours d’empathie deviennent obligatoires dans toutes les écoles maternelles et élémentaires. Ces séances visent à développer les compétences émotionnelles et sociales des enfants dès le plus jeune âge.
Le programme Phare (Plan de prévention du harcèlement à l’école) est renforcé. Une plateforme dédiée aux parents facilite le signalement des situations à risque, et le questionnaire d’auto-évaluation, déjà testé dans plusieurs académies, devient permanent du CE2 à la terminale. Les cours d’enseignement moral et civique sont également repensés pour approfondir les notions d’éthique, de respect et de citoyenneté numérique.
“Apprendre à reconnaître les émotions, à écouter et à dialoguer est aussi important que d’apprendre à lire ou à compter.” – Un enseignant participant au programme d’empathie
Autres changements et expérimentations marquantes
Au-delà des grandes réformes, la rentrée 2024 apporte une série d’initiatives concrètes :
- Labellisation des manuels de lecture du CP et du CE1 pour garantir leur conformité aux programmes officiels.
- Renforcement de la découverte des métiers au collège, en lien avec les régions et la plateforme Avenir(s) de l’Onisep.
- Évaluations nationales en début d’année à l’école et au collège pour identifier les besoins d’accompagnement.
- Maintien du stage obligatoire en seconde générale et technologique, pour sensibiliser les jeunes au monde professionnel.
- Création de 170 nouveaux internats d’excellence, notamment en zones rurales, pour favoriser l’égalité des chances.
- Expérimentation d’une nouvelle organisation de l’école inclusive dans quatre départements, avec la mise en place de pôles d’appui à la scolarité pour les élèves en situation de handicap.
Avec ces mesures, la rentrée 2024 s’impose comme l’une des plus ambitieuses de la décennie. Entre l’évolution du brevet, la refonte du lycée professionnel et la généralisation des actions contre le harcèlement, le système éducatif français cherche à devenir plus équitable, moderne et attentif aux besoins réels des élèves. Un défi de taille, mais aussi une belle promesse pour les générations à venir.
