Le métier au quotidien
De l’empreinte au sourire
Tout part de la prescription d’un chirurgien-dentiste, d’un orthodontiste ou d’un stomatologue. Tu reçois des empreintes (physiques en plâtre ou scans 3D intra-oraux) et un cahier des charges : matériau, teinte, forme, délais. Tu réalises un modèle de travail, tu maquettes en cire, puis tu fabriques la prothèse finale en céramique, zircone, résine, alliage métallique… avant les finitions : ajustage, ponçage, polissage, contrôle.
Des gestes millimétrés
La tolérance se mesure en dixièmes de millimètre. Tu utilises des loupes, des fraises, des fours à céramique, des scanners et des logiciels dédiés. Tu assures aussi des réparations et des retouches à la demande du praticien. Le résultat doit être fonctionnel, biocompatible et esthétique.
« Un bon montage, c’est la rencontre de la science des matériaux et du regard d’artiste. »
Compétences et qualités
Le socle technique
- Morphologie dentaire et occlusion (comment les dents s’emboîtent et mastiquent).
- Matériaux : céramiques, résines, alliages, composites, teintes et translucidité.
- CAO/CFAO : conception sur logiciel, usinage numérique, impression 3D.
- Hygiène, traçabilité, réglementation des DMSM (dispositifs médicaux sur mesure).
Le savoir-être qui fait la différence
- Minutie, patience, dextérité manuelle.
- Sens esthétique : teinte, brillance, micro-textures pour un rendu naturel.
- Curiosité pour suivre les innovations techniques et logicielles.
- Organisation et communication avec les cabinets dentaires et fournisseurs.
Où et comment on travaille ?
Laboratoire, le terrain de jeu
Le prothésiste dentaire exerce surtout en laboratoire (indépendant, mutualiste, intégré à une clinique). L’environnement est lumineux, ventilé, équipé d’outils de précision. Les horaires sont réguliers, avec des pics d’activité selon les livraisons.
Peu de contact patient, beaucoup d’équipe
Tu échanges surtout avec les praticiens (consignes, photos, teintes, délais) et avec l’équipe du labo. Le travail est souvent solitaire sur ton poste, mais l’ouvrage final est collectif : chacun peut être référent d’un segment (céramique, adjointe, conjointe, implanto).
Indépendant, salarié, chef de labo
Après expérience, tu peux ouvrir ou reprendre un labo. À toi alors la gestion : commandes, stocks, RH, qualité, relation commerciale, investissements matériels.
Études et voies d’accès
Après la 3e : la voie pro
- Bac pro prothèse dentaire (3 ans) pour les fondamentaux techniques.
- BTS prothésiste dentaire (2 ans) pour monter en responsabilités et polyvalence.
- BTMS (Brevet Technique des Métiers Supérieur) ou titres de prothésiste dentaire numérique (jusqu’à bac +4) pour viser l’encadrement, la qualité ou la spécialisation numérique.
Ce que tu apprends
- Sciences appliquées : chimie des matériaux, métallurgie, biomatériaux.
- Technos : prise d’empreinte indirecte, conception, cuisson céramique, façonnage.
- Numérique : scan, design 3D, usinage, chaînes CAO/CFAO, QA.
- Gestion : délais, devis, communication pro, normes d’hygiène.
Stages et alternance
Les stages sont clés pour se confronter aux flux réels, aux matériaux et à la culture qualité. L’alternance accélère l’employabilité et l’accès à l’emploi.
Salaires, statuts et perspectives
| Profil | Fourchette | Commentaires | 
|---|---|---|
| Débutant (bac pro) | ≈ 1 810 € | Entrée en labo, missions de base, montée en autonomie rapide. | 
| Débutant (BTS) | ≈ 2 100 € | Polyvalence plus large, passage tôt sur des cas complexes. | 
| Confirmé | 2 300 € – 3 000 € | Référent céramique/implanto, contrôle qualité, tutorat. | 
| Chef de labo / indépendant | Variable | Dépend du portefeuille clients, de l’équipement et des charges. | 
Le marché reste porteur, poussé par le vieillissement et la recherche d’esthétique. La concurrence internationale et les politiques de reste à charge maîtrisé imposent, en revanche, une forte exigence sur la qualité, les délais et l’optimisation des coûts.
Journée type : à quoi t’attendre ?
- 8h30 — Brief des entrées/sorties, tri des empreintes et scans.
- Matinée — Modélisation 3D et design des pièces, choix matériaux.
- Début d’après-midi — Usinage, pressée, cuisson céramique, montage, maquillage.
- Fin de journée — Polissage, contrôle, photos, emballage, bons de livraison.
Outils et technologies
Le combo main + numérique
- Poste d’ajustage : micromoteurs, fraises, sableuse, polissage.
- Fours à céramique, photopolymérisation, équipement de coulée.
- Scanners labo, logiciels CAD, fraiseuses 5 axes, imprimantes 3D.
- Colorimétrie, repères occlusaux, bibliothèques de dents.
Spécialisations possibles
- Céramiste : couronnes et facettes hautement esthétiques.
- Adjointe : prothèses amovibles, résine, châssis métalliques.
- Implanto : armatures sur implants, piliers personnalisés.
- Numérique : référent CAO/CFAO et flux digitaux.
- Orthodontie : appareils, gouttières, contentions.
Avantages et points de vigilance
Ce qui donne envie
- Impact direct sur le bien-être et l’estime de soi des patients.
- Alliance d’artisanat et de high-tech.
- Évolutions rapides pour les profils rigoureux et créatifs.
Ce qu’il faut accepter
- Peu de contact patient : la relation se fait surtout via les praticiens.
- Travail statique et de précision : vue, posture, mains à préserver.
- Exposition à des produits et poussières : hygiène et EPI obligatoires.
Comment percer et progresser
Pendant la formation
- Choisis des stages variés (céramique, adjointe, implanto, numérique).
- Constitue un book de cas (photos, teintes, process, résultats).
- Monte en compétence sur un logiciel CAO très demandé.
En début de carrière
- Passes des certifications matériaux ou logiciels.
- Observe des poses au fauteuil pour mieux anticiper les contraintes cliniques.
- Réseau : salons pro, groupes métiers, veille sur les innovations.
À qui s’adresse le métier ?
Si tu aimes travailler de tes mains, si tu es patient, rigoureux et sensible au détail, tu as le profil. Tu y trouveras un équilibre rare entre gestes précis, créativité et outils numériques. Et la satisfaction de livrer une pièce qui change un visage.

 
															






