Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges

Olympe de Gouges, de son vrai nom Marie Gouze, est une femme de lettres et militante politique née en 1748 à Montauban. Issue d’un milieu modeste, elle est mariée de force très jeune, mais devient veuve à 18 ans. Profitant de cette liberté, elle s’installe à Paris et se consacre à l’écriture.

Sommaire

Passionnée par les idées des Lumières, elle défend les droits des femmes et des esclaves. En 1791, elle rédige La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, un texte qui dénonce les inégalités entre hommes et femmes. Hostile à Robespierre et à la Terreur, elle est arrêtée en 1793 et guillotinée.

Aujourd’hui, Olympe de Gouges est reconnue comme une pionnière du féminisme, réhabilitée notamment par les mouvements pour l’égalité au XXe siècle.

Contexte de la déclaration

En 1789, la Révolution française adopte La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui affirme les libertés individuelles et l’égalité devant la loi. Mais ces droits ne s’appliquent qu’aux hommes. Les femmes sont exclues de la citoyenneté et des droits politiques.

Olympe de Gouges décide de répondre à cette injustice en écrivant La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Son texte reprend la structure de la déclaration de 1789, mais en y incluant les femmes. Elle revendique l’égalité des droits civiques et politiques, le droit au divorce, à l’éducation et au travail.

Structure de la déclaration

Le texte se compose de trois parties :

  • Un préambule, qui rappelle que les femmes ont été oubliées par la Révolution et appelle à leur mobilisation.
  • 17 articles, qui proclament les droits égaux des femmes et des hommes.
  • Un postambule, où l’auteure interpelle directement les femmes et les encourage à revendiquer leurs droits.

Les grandes idées de la déclaration

L’égalité des droits

Dès l’article 1, Olympe de Gouges affirme : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. » Elle conteste ainsi la hiérarchie entre les sexes et revendique une égalité totale devant la loi.

Elle insiste sur le fait que les femmes doivent pouvoir exercer les mêmes fonctions que les hommes et participer pleinement à la vie politique et sociale.

La liberté d’expression et de participation politique

L’article 10 affirme le droit des femmes à la liberté d’opinion et d’expression, y compris dans la sphère publique. Elle réclame aussi le droit de vote et la possibilité d’accéder aux charges publiques (article 6 : « Toutes les citoyennes et citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants à la formation de la loi »).

L’égalité devant la justice

Olympe de Gouges dénonce les lois qui discriminent les femmes, notamment en matière de mariage, d’héritage et de droits parentaux. Elle estime que les femmes doivent être jugées avec la même rigueur que les hommes (article 7 : « Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée et détenue dans les cas déterminés par la loi »).

La critique du mariage

Dans son postambule, Olympe de Gouges attaque le mariage traditionnel, qu’elle considère comme une institution oppressive : « Le mariage est le tombeau de la confiance et de l’amour. » Elle propose un contrat d’union fondé sur l’égalité des époux et le partage des biens.

Le droit à la propriété

L’article 17 affirme que « les propriétés sont à tous les sexes réunis », rejetant ainsi les lois qui limitent les droits des femmes à hériter et à posséder des biens.

La postérité de la déclaration

Lorsqu’elle est publiée en 1791, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est largement ignorée. Les revendications d’égalité d’Olympe de Gouges sont perçues comme trop radicales.

Ce n’est qu’au XXe siècle que son texte est redécouvert par les mouvements féministes. Il est aujourd’hui considéré comme un texte fondateur du combat pour les droits des femmes.

Des avancées progressives

  • 1944 : les femmes obtiennent enfin le droit de vote en France.
  • 1970 : la loi reconnaît l’égalité des époux dans le mariage.
  • 1980 : la criminalisation du viol marque une avancée importante dans la justice.
  • 2000 : mise en place de lois sur la parité en politique.

Aujourd’hui encore, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne résonne dans les luttes pour l’égalité et la reconnaissance des droits des femmes à travers le monde.

Olympe de Gouges, par son courage et sa plume engagée, a posé les bases d’une réflexion sur l’égalité des sexes qui reste d’actualité. Son combat a ouvert la voie aux grandes avancées du XIXe et du XXe siècle et continue d’inspirer les défenseurs des droits humains.

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