Qu’est-ce que l’accumulation ?
L’accumulation est une figure de style d’insistance qui consiste à juxtaposer une série de mots ou d’expressions appartenant à une même catégorie afin de créer un effet d’amplification. Son but est de renforcer une idée, de donner du rythme à un texte ou encore d’accentuer une description.
L’effet produit peut varier : il peut souligner un aspect dramatique, comique, excessif ou encore donner une impression d’abondance.
Origine du terme
Le mot accumulation vient du latin accumulatio, qui signifie « amas, entassement ». Cette notion reflète parfaitement l’idée d’un empilement d’éléments ayant une même valeur grammaticale ou thématique.
Exemples d’accumulation
Voici quelques extraits littéraires utilisant cette figure de style :
- Jean de La Fontaine : « Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée »
- Victor Hugo : « Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume, / Le sinistre océan jette son noir sanglot »
- Pierre de Ronsard : « Je n’ai plus que les os, un squelette je semble, / Décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé »
Dans ces exemples, on observe une multiplication de termes qui renforce l’idée principale et crée un effet de surcharge sensorielle.
Différence entre accumulation et autres figures de style
Accumulation et énumération
L’énumération est une figure de style proche de l’accumulation. Cependant, elle se limite à une simple liste sans exagération, alors que l’accumulation cherche à intensifier une idée.
- Exemple d’énumération : « Sur la table, il y avait des pommes, des poires, des raisins et des oranges. »
- Exemple d’accumulation : « Sur la table s’amoncelaient des pommes, des poires, des raisins, des oranges, des pêches, des abricots, des cerises, des figues, des pastèques. »
Accumulation et gradation
La gradation est une forme particulière d’accumulation, mais elle suit un ordre logique (croissant ou décroissant).
- Exemple de gradation ascendante : « Je marche, je cours, je vole. »
- Exemple de gradation descendante : « Il cria, il parla, il murmura. »
- Exemple d’accumulation : « Il marchait, trottinait, sautillait, bondissait, roulait. »
Accumulation et anaphore
L’anaphore repose sur la répétition d’un mot ou d’un groupe de mots au début de plusieurs phrases ou vers, tandis que l’accumulation juxtapose des éléments sans forcement les répéter.
- Exemple d’anaphore : « Mon bras qu’avec respect toute l’Espagne admire, / Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire. » (Corneille)
- Exemple d’accumulation : « Il écrasait, broyait, lacérait, tranchait, pulvérisait, fracassait. »
L’effet de l’accumulation
L’accumulation peut avoir plusieurs effets selon le contexte et l’intention de l’auteur :
- Renforcer une idée : l’ajout successif de termes accentue l’impression laissée sur le lecteur.
- Exprimer un excès ou une exagération : elle est très utilisée en satire ou dans le registre comique.
- Créer un effet d’oppression ou de rapidité : dans un texte dramatique, elle donne un sentiment d’accablement.
- Dynamiser un texte : elle apporte du rythme et de la vivacité à un passage.
Exercices pratiques
Exercice 1 : Identifier l’accumulation Dans les phrases suivantes, repère l’accumulation et explique son effet :
- « Son discours était long, répétitif, ennuyeux, soporifique, interminable. »
- « Dans la forêt, on entendait le bruissement des feuilles, le chant des oiseaux, les craquements des branches, le sifflement du vent. »
- « Il était fort, courageux, intrépide, audacieux, invincible. »
Exercice 2 : Créer une phrase en utilisant l’accumulation
Rédige une phrase d’une à deux lignes contenant une accumulation pour décrire un paysage, une émotion ou une action.
Exemple : « Le marché était un tourbillon de couleurs, d’odeurs, de saveurs, de bruits, de mouvements, de voix et d’exclamations.«