Les origines du conte
Le conte trouve ses racines dans la tradition orale. Avant d’être fixé par écrit, il se transmettait de génération en génération, portant des enseignements sur le monde, la morale et les comportements humains. On distingue deux types de contes :
- Le conte populaire, anonyme, issu du folklore et répandu par la tradition orale.
- Le conte littéraire, fruit d’une création individuelle, identifiable à un auteur et un contexte historique.
Les caractéristiques du conte
Le conte se caractérise par plusieurs éléments essentiels :
- Un cadre spatio-temporel flou : l’histoire se déroule dans un lieu et une époque indéterminés. L’emploi de la célèbre formule « Il était une fois… » renforce ce caractère intemporel.
- Un récit simple et linéaire : le conte suit un schéma narratif classique :
- Situation initiale : présentation des personnages et du contexte.
- Élément perturbateur : apparition d’un problème ou d’une quête.
- Péripéties : épreuves traversées par le héros.
- Dénouement : résolution de l’intrigue.
- Situation finale : retour à l’équilibre, souvent heureux.
- Un affrontement entre le bien et le mal : les personnages sont souvent manichéens, avec des héros courageux et des méchants puni.
- Une morale : le conte a souvent une portée didactique qui enseigne une leçon.
Les personnages dans un conte
Les personnages remplissent des rôles bien définis selon le schéma actantiel :
- Le héros : celui qui entreprend une quête.
- L’adjuvant : un allié qui l’aide.
- L’opposant : un ennemi ou un obstacle.
- Le destinataire : celui pour qui le héros accomplit sa quête.
- Le donateur : celui qui apporte un objet magique ou une aide.
Les différents types de contes
Le conte merveilleux
Le conte de fées est le plus ancien et le plus connu. Il repose sur un univers fantastique et magique (objets enchantés, créatures surnaturelles, interventions divines). Exemples : Cendrillon, Le Petit Chaperon rouge (Perrault), Blanche-Neige (Grimm).
Le conte philosophique
Apparu au XVIIIe siècle avec le siècle des Lumières, il détourne le conte traditionnel pour délivrer un message critique et satirique sur la société. Exemples : Candide (Voltaire), Micromégas (Voltaire).
Le conte fantastique
Apparu au XIXe siècle, il crée une ambiance d’inquiétude en mêlant le réel et le surnaturel, laissant planer un doute sur la rationalité des événements. Exemples : Le Horla (Maupassant), Histoires extraordinaires (Poe).
L’évolution du conte à travers les siècles
XVIIe siècle : Charles Perrault et le conte moraliste
Charles Perrault, auteur des Contes de ma mère l’Oye (1697), fixe le conte par écrit et lui donne une dimension éducative avec une morale explicite.
XVIIIe siècle : l’âge d’or du conte philosophique
Avec les philosophes des Lumières, le conte devient un outil de critique sociale et politique.
XIXe siècle : le conte romantique et fantastique
Les écrivains du XIXe siècle exploitent le conte pour exprimer leurs angoisses et leur imaginaire. Les frères Grimm collectent des contes populaires en Allemagne, tandis que Maupassant et Poe explorent le fantastique.
XXe siècle : le conte modernisé
Certains auteurs réinvention le conte en le modernisant et en l’adaptant à de nouveaux enjeux. Exemples : Le Petit Prince (Saint-Exupéry), Le Baron perché (Calvino).
Le conte aujourd’hui
Le conte reste un genre très prisé, notamment en littérature jeunesse et en cinéma. Il continue d’évoluer en s’adaptant aux nouvelles sensibilités et aux enjeux contemporains.
Ainsi, le conte, bien que souvent assimilé aux histoires pour enfants, est un genre riche et profond, qui traverse les époques et continue de captiver.