Comment signaler un cyberharcèlement ? 4 outils officiels et fiables

Insultes, menaces, diffusion de photos privées, humiliation sur Snapchat ou WhatsApp… le cyberharcèlement touche aujourd’hui des millions de jeunes. Bonne nouvelle : il existe des outils officiels et efficaces pour signaler rapidement un cyberharcèlement, se protéger et faire supprimer des contenus toxiques. Voici comment agir étape par étape, sans rester seul.
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Comprendre ce qu’est le cyberharcèlement

Le cyberharcèlement désigne un harcèlement qui se déroule en ligne. Il peut passer par des messages répétés, des rumeurs, des humiliations publiques, des partages d’images intimes ou encore des insultes. Il touche toutes les plateformes : Instagram, TikTok, Snapchat, WhatsApp, Discord, SMS, jeux en ligne ou forums.

Il devient illégal dès lors qu’il vise à nuire, qu’il se répète et qu’il porte atteinte à la dignité ou à la santé mentale de la victime. En France, il est puni par la loi et peut mener à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison dans les cas les plus graves.

Avant de signaler : protéger et collecter les preuves

Avant toute démarche, il est essentiel de garder des preuves du cyberharcèlement. Elles serviront pour les signalements ou les plaintes.

  • Captures d’écran (messages, profils, dates)
  • Enregistrements des conversations
  • Liens URL vers les contenus ou comptes concernés
  • Témoignages éventuels de témoins

Ces preuves doivent être datées. Le mieux est de ne pas répondre à l’auteur, pour ne pas aggraver la situation, mais de documenter les faits calmement.

Les outils officiels pour signaler un cyberharcèlement

1. Le 3018 : numéro d’urgence pour les jeunes

Le 3018 est le numéro national d’aide aux victimes de cyberharcèlement. Gratuit et confidentiel, il répond 7 jours sur 7 de 9h à 23h par téléphone, chat ou WhatsApp. Il est géré par l’association e-Enfance, reconnue officiellement par l’État.

Ce service permet :

  • d’échanger avec des psychologues et juristes spécialisés
  • de signaler un cas grave en urgence
  • de faire supprimer des contenus en quelques heures grâce au statut de signaleur de confiance

Site : 3018.fr – Application disponible

2. Porter plainte en ligne ou au commissariat

Le cyberharcèlement est un délit. Toute victime peut déposer plainte au commissariat, à la gendarmerie ou en ligne. Même si l’auteur est anonyme, la plainte est possible, y compris contre X.

Pour agir :

« Même un mineur peut signaler seul des faits de cyberharcèlement. Ses parents peuvent ensuite demander des dommages et intérêts. »

3. PHAROS : signaler un contenu illégal

PHAROS est la plateforme officielle de la police nationale dédiée aux signalements. Elle permet de signaler :

  • harcèlement en ligne
  • menaces ou propos haineux
  • usurpation d’identité
  • revenge porn

Adresse : internet-signalement.gouv.fr

4. Signaler directement sur les réseaux sociaux

Toutes les plateformes disposent d’un bouton de signalement. Il est possible de dénoncer :

  • un compte qui harcèle ou menace
  • une story humiliante
  • des commentaires injurieux

TikTok, Snapchat, Discord et Instagram retirent rapidement les contenus signalés. Il est important de mentionner “harcèlement” ou “violence” pour accélérer le traitement.

5. Point de Contact : signaler anonymement

L’association Point de Contact aide à signaler des contenus illégaux ou dangereux, y compris anonymement. Elle est reconnue par l’État comme signaleur de confiance.

Site : pointdecontact.net

Et si rien ne bouge ? Solutions avancées

Faire constater les preuves par un commissaire de justice

Un constat numérique réalisé par un commissaire de justice (ancien huissier) donne une vraie valeur juridique aux captures. C’est utile avant une plainte.

Obtenir le déréférencement sur Google

Il est possible de demander la suppression d’un résultat Google contenant du contenu humiliant. Formulaire : support.google.com/legal

Ce que dit la loi

Le cyberharcèlement est puni par l’article 222-33-2-2 du Code pénal.

  • Jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende si la victime est mineure
  • Jusqu’à 10 ans de prison en cas de suicide ou tentative
  • Bannissement possible de l’auteur d’un réseau social

Où demander de l’aide

  • 3018 – écoute et aide au retrait de contenus
  • PHAROS – signalement officiel
  • MAAD Digital – ressources jeunes contre le harcèlement
  • Associations locales d’aide aux victimes

Le cyberharcèlement n’est pas une fatalité. Des outils existent, des équipes répondent et la loi protège les victimes. Le plus important est d’agir le plus tôt possible et de ne jamais affronter ça seul.

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