Comprendre ce qu’est le cyberharcèlement
Le cyberharcèlement désigne un harcèlement qui se déroule en ligne. Il peut passer par des messages répétés, des rumeurs, des humiliations publiques, des partages d’images intimes ou encore des insultes. Il touche toutes les plateformes : Instagram, TikTok, Snapchat, WhatsApp, Discord, SMS, jeux en ligne ou forums.
Il devient illégal dès lors qu’il vise à nuire, qu’il se répète et qu’il porte atteinte à la dignité ou à la santé mentale de la victime. En France, il est puni par la loi et peut mener à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison dans les cas les plus graves.
Avant de signaler : protéger et collecter les preuves
Avant toute démarche, il est essentiel de garder des preuves du cyberharcèlement. Elles serviront pour les signalements ou les plaintes.
- Captures d’écran (messages, profils, dates)
- Enregistrements des conversations
- Liens URL vers les contenus ou comptes concernés
- Témoignages éventuels de témoins
Ces preuves doivent être datées. Le mieux est de ne pas répondre à l’auteur, pour ne pas aggraver la situation, mais de documenter les faits calmement.
Les outils officiels pour signaler un cyberharcèlement
1. Le 3018 : numéro d’urgence pour les jeunes
Le 3018 est le numéro national d’aide aux victimes de cyberharcèlement. Gratuit et confidentiel, il répond 7 jours sur 7 de 9h à 23h par téléphone, chat ou WhatsApp. Il est géré par l’association e-Enfance, reconnue officiellement par l’État.
Ce service permet :
- d’échanger avec des psychologues et juristes spécialisés
- de signaler un cas grave en urgence
- de faire supprimer des contenus en quelques heures grâce au statut de signaleur de confiance
Site : 3018.fr – Application disponible
2. Porter plainte en ligne ou au commissariat
Le cyberharcèlement est un délit. Toute victime peut déposer plainte au commissariat, à la gendarmerie ou en ligne. Même si l’auteur est anonyme, la plainte est possible, y compris contre X.
Pour agir :
- déposer une pré-plainte en ligne : pre-plainte-en-ligne.gouv.fr
- se rendre au commissariat ou à la gendarmerie
« Même un mineur peut signaler seul des faits de cyberharcèlement. Ses parents peuvent ensuite demander des dommages et intérêts. »
3. PHAROS : signaler un contenu illégal
PHAROS est la plateforme officielle de la police nationale dédiée aux signalements. Elle permet de signaler :
- harcèlement en ligne
- menaces ou propos haineux
- usurpation d’identité
- revenge porn
Adresse : internet-signalement.gouv.fr
4. Signaler directement sur les réseaux sociaux
Toutes les plateformes disposent d’un bouton de signalement. Il est possible de dénoncer :
- un compte qui harcèle ou menace
- une story humiliante
- des commentaires injurieux
TikTok, Snapchat, Discord et Instagram retirent rapidement les contenus signalés. Il est important de mentionner “harcèlement” ou “violence” pour accélérer le traitement.
5. Point de Contact : signaler anonymement
L’association Point de Contact aide à signaler des contenus illégaux ou dangereux, y compris anonymement. Elle est reconnue par l’État comme signaleur de confiance.
Site : pointdecontact.net
Et si rien ne bouge ? Solutions avancées
Faire constater les preuves par un commissaire de justice
Un constat numérique réalisé par un commissaire de justice (ancien huissier) donne une vraie valeur juridique aux captures. C’est utile avant une plainte.
Obtenir le déréférencement sur Google
Il est possible de demander la suppression d’un résultat Google contenant du contenu humiliant. Formulaire : support.google.com/legal
Ce que dit la loi
Le cyberharcèlement est puni par l’article 222-33-2-2 du Code pénal.
- Jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende si la victime est mineure
- Jusqu’à 10 ans de prison en cas de suicide ou tentative
- Bannissement possible de l’auteur d’un réseau social
Où demander de l’aide
- 3018 – écoute et aide au retrait de contenus
- PHAROS – signalement officiel
- MAAD Digital – ressources jeunes contre le harcèlement
- Associations locales d’aide aux victimes
Le cyberharcèlement n’est pas une fatalité. Des outils existent, des équipes répondent et la loi protège les victimes. Le plus important est d’agir le plus tôt possible et de ne jamais affronter ça seul.








