La France va tester une application de vérification de l’âge en ligne

Un prototype d’application est sur le point d’être testé en France pour vérifier l’âge des utilisateurs en ligne. L’objectif est clair : protéger les mineurs de contenus inappropriés sans collecter leurs données personnelles. Ce projet, soutenu par la Commission européenne, repose sur une technologie dite de double anonymat.
La France vérification age

Un test grandeur nature dans cinq pays européens

La France, l’Espagne, l’Italie, la Grèce et le Danemark vont être les premiers à tester cette nouvelle appli. Pensée pour prouver que tu as plus de 18 ans, elle repose sur un système où ta majorité est validée par un organisme tiers, sans que les plateformes sachent qui tu es réellement. À aucun moment, ton nom ou ta date de naissance ne sont transmis aux sites concernés.

Le principe est simple : tu présentes une preuve d’âge à un service intermédiaire, qui te donne en retour un certificat de majorité. Ce certificat peut être utilisé pour débloquer un contenu réservé aux adultes, sans que le site ne connaisse ton identité.

« Les plateformes ne sauront jamais qui tu es, ni ce que tu consultes », précise la Commission européenne.

Ce système se veut respectueux de la vie privée, compatible avec les projets de portefeuilles numériques européens, et adaptable à différents seuils d’âge selon les pays.

Vers une adaptation nationale des outils numériques

Chaque pays pourra personnaliser cette technologie selon ses propres lois. En France, le gouvernement souhaite que les réseaux sociaux soient interdits aux moins de 15 ans. Cette appli pourrait être la solution technique qui permet enfin de faire respecter cette règle, sans pour autant fliquer tout le monde.

La ministre du numérique Clara Chappaz pousse depuis plusieurs mois pour une régulation européenne. Elle avait déclaré vouloir une solution claire « dans les trois mois ». De son côté, Emmanuel Macron a promis de bloquer l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, si rien ne bouge au niveau européen.

Un cadre renforcé pour protéger les plus jeunes

Ce test s’inscrit dans une stratégie plus large. L’Union européenne a aussi publié des recommandations pour limiter les risques liés à l’usage des réseaux sociaux. Parmi elles, on trouve :

  • Désactiver les fonctions addictives comme les coches de lecture
  • Interdire les captures d’écran des contenus publiés par les mineurs
  • Faciliter le blocage d’utilisateurs malveillants
  • Donner plus de contrôle aux mineurs sur les contenus qu’ils voient

Facebook, Instagram, TikTok… plusieurs géants du numérique font l’objet d’enquêtes. Ils sont soupçonnés de ne pas protéger suffisamment les mineurs, notamment face au harcèlement ou aux contenus violents. Des sites pornographiques sont également visés pour avoir laissé des enfants accéder à leurs pages sans vérification sérieuse.

« Il est temps que les plateformes prennent leurs responsabilités. Il y a des vies en jeu », martèle Henna Virkkunen, commissaire européenne chargée des questions numériques.

Et après ?

Ce prototype pourrait évoluer. À l’avenir, il pourrait aussi servir pour acheter de l’alcool, accéder à des jeux en ligne, ou encore pour filtrer les contenus sensibles sur les plateformes de streaming. L’Europe veut un web plus sûr, surtout pour les plus jeunes, tout en préservant l’anonymat des utilisateurs majeurs.

Les premiers tests doivent débuter dans les prochaines semaines. Si tout se passe bien, l’appli pourrait débarquer dans les stores d’ici 2026, sous une forme adaptée à chaque pays.

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