Le 3 janvier, la Fnac avait prévu d’ouvrir temporairement pour écouler ses stocks jusqu’au 12 janvier 2025, date initialement prévue pour la fermeture définitive. Cependant, dès son ouverture ce vendredi matin, une foule immense s’était formée devant les portes du magasin. En moins d’une heure, les responsables ont dû évacuer les clients et fermer la grille pour des raisons de sécurité publique.
Selon le groupe, la file d’attente s’étendait sur plus de 200 mètres, rassemblant près de 3 000 personnes, ce qui a engendré des risques importants de bousculade et d’écrasement. Les conditions d’accès au magasin, jugées inadaptées, ont été dénoncées par les employés et les syndicats, ce qui a conduit à une fermeture immédiate.
Un salarié de la Fnac a adressé un droit d’alerte à la direction, relayé par le Syndicat Commerce Indépendant Démocratique et l’inspection du travail. Dans ce document, il dénonçait une mise en danger des salariés et des clients en raison de l’affluence massive. Il évoquait également une configuration inadaptée de l’entrée du magasin, rendant impossible une gestion ordonnée des flux de visiteurs.
Ces alertes ont été corroborées par des scènes de mécontentement général observées dans la foule, ajoutant à la pression sur les équipes du magasin.
La fermeture de ce point de vente, inauguré il y a plusieurs décennies, n’est pas une surprise pour les analystes. Selon Fnac Darty, ce magasin était devenu « lourdement déficitaire » en raison d’une augmentation généralisée des charges fixes, notamment un loyer particulièrement élevé, couplée à une baisse des ventes.
L’orientation de l’avenue des Champs-Élysées, de plus en plus marquée par le commerce de luxe et une clientèle internationale, a également contribué à détourner la fréquentation des acheteurs traditionnels de la Fnac. Malgré sa position emblématique, ce magasin n’a pas réussi à s’adapter à cette évolution.
Le groupe Fnac Darty a justifié cette fermeture comme étant « la seule décision économiquement raisonnable et socialement responsable ». En mars dernier, il avait annoncé la fermeture programmée du magasin sans impact sur l’emploi. Les 101 salariés de la Fnac Champs-Élysées ont reçu des propositions de reclassement dans d’autres magasins parisiens tels que ceux situés à Saint-Lazare, Beaugrenelle, ou encore Montparnasse, dans des conditions salariales équivalentes.
Avant la fermeture, la Fnac avait annoncé une grande opération de liquidation avec des promotions importantes sur les stocks restants. Cette annonce a attiré une foule massive, espérant profiter de remises allant jusqu’à 70 %. Les scènes chaotiques qui ont suivi ont cependant obligé la direction à interrompre cette vente.
Nombreux sont les clients qui ont exprimé leur déception face à cette fermeture précipitée.
« Je suis arrivé à 8 h 45 pour profiter des soldes, mais après plusieurs heures d’attente, ils nous ont annoncé que le magasin ne rouvrirait pas », raconte Karim, un habitant de Paris.
De son côté, Kevin, venu de Seine-Saint-Denis, espérait trouver des réductions importantes sur des produits électroniques, en vain.