Une grève massive qui paralyse les grands aéroports
La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 40 % des vols au départ ou à l’arrivée de Roissy et Orly vendredi. Ces suppressions sont encore plus importantes qu’au premier jour du mouvement, jeudi, où 25 % des vols avaient été annulés.
À Nice, troisième plus grand aéroport du pays, la situation est encore plus tendue. La moitié des vols sont concernés par des annulations jeudi et vendredi. Même les plateformes régionales ne sont pas épargnées. À Beauvais, Lyon, Marseille, Montpellier, ainsi que dans les aéroports corses, les annulations atteignent 30 à 40 % du trafic.
Ce mouvement social tombe en pleine période de départs estivaux. Résultat : des milliers de familles se retrouvent dans l’incertitude. Les retards et annulations s’enchaînent. L’aviation d’affaires est elle aussi touchée, avec des vols supprimés ou fortement retardés.
Les syndicats à l’origine de cette grève dénoncent des conditions de travail dégradées, un sous-effectif chronique et un manque d’investissement dans les outils techniques. De leur côté, les compagnies aériennes se disent dépassées et craignent une explosion des réclamations et des indemnisations.
Un gouvernement ferme face aux revendications
Philippe Tabarot, ministre des Transports, a réagi fermement. Il affirme ne pas vouloir céder face à ce qu’il appelle des « revendications inacceptables », portées par des syndicats « minoritaires ». Il accuse ces mouvements d’avoir choisi « délibérément » une période critique pour faire pression.
Malgré la colère du gouvernement, plusieurs syndicats maintiennent l’appel à la grève. L’Unsa-Icna et l’Usac-CGT dénoncent une forme de communication politique qui évite selon eux les vrais problèmes. Ils pointent notamment un management jugé « toxique » et incompatible avec les exigences de sécurité dans le contrôle aérien.
Qui fait vraiment grève ?
Le SNCTA, principal syndicat des aiguilleurs (60 % des voix), ne participe pas au mouvement. En revanche, 270 contrôleurs aériens sur environ 1 400 sont déclarés grévistes jeudi selon des sources internes. Même si ce chiffre peut paraître faible, leur rôle stratégique suffit à désorganiser tout le trafic.
Une galère pour les passagers
Pour les voyageurs, la situation est simple : ils doivent s’informer avant de partir. La DGAC recommande de consulter le site de leur compagnie ou celui des aéroports. Plusieurs passagers ont déjà dû reporter ou annuler leurs projets de vacances. D’autres se retrouvent bloqués dans des halls bondés, sans réelle solution.
Les perturbations devraient se prolonger jusqu’au week-end, et la situation reste incertaine. Ce nouveau conflit pose une fois de plus la question de l’équilibre entre droit de grève et continuité du service public dans les transports, surtout à l’heure des grands départs.