En décembre 2023, une enquête préliminaire avait été ouverte, centralisant plus de 23 000 procédures judiciaires issues de 71 parquets différents. Ces investigations ont mis en lumière les nombreuses dérives associées à la plateforme. Coco était accusé de faciliter des actes criminels tels que :
- Pédocriminalité et proxénétisme.
- Violences homophobes et guets-apens.
- Prostitution et vente de stupéfiants.
- Homicides présumés liés à certaines affaires.
Le site, qui se présentait comme un espace de chat sans inscription, permettait aux utilisateurs de créer un profil en renseignant leur genre, leur âge et leur localisation. Cette accessibilité sans contrôle a été largement critiquée par les associations de protection de l’enfance et les organisations de lutte contre l’homophobie.
Isaac Steidl, quadragénaire de nationalité italienne, est entendu par les enquêteurs dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour des infractions graves, notamment :
- Fourniture d’une plateforme pour des activités illicites en bande organisée, passible de 10 ans d’emprisonnement et 500 000 € d’amende.
- Blanchiment des profits tirés de ces activités illégales.
- Complicité dans des délits liés au proxénétisme et à la pédocriminalité.
L’homme s’est présenté volontairement aux autorités à la suite d’une convocation officielle. Sa garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures, compte tenu de la gravité des faits et du cadre de l’enquête.
En juin 2024, le site Coco a été fermé par décision de justice après plusieurs années de polémiques. Cette fermeture avait été saluée par des associations comme SOS Homophobie et Innocence en danger, qui dénonçaient depuis longtemps les dérives du site.
Johanna Brousse, vice-procureure et cheffe de la section cyber de la Junalco, avait qualifié cette opération d’inédite. Elle soulignait le rôle central de la plateforme dans des affaires criminelles majeures, dont l’affaire dite Pelicot, où des agresseurs avaient utilisé Coco pour tendre des pièges à leurs victimes.
Les associations de défense des victimes, telles qu’Innocence en danger, ont longuement critiqué l’absence de modération sur le site. Selon elles, Coco était devenu une plaque tournante pour des activités illégales et un espace où les prédateurs agissaient sans contrôle.
Dans une pétition lancée avant la fermeture, Innocence en danger dénonçait un site « d’une accessibilité inimaginable qui regorge d’agresseurs en tout genre : pédocriminels, violeurs, homophobes, etc. ». Ce manque de supervision aurait permis à des milliers de victimes de subir des préjudices graves.
L’enquête en cours vise à établir les responsabilités exactes de l’administrateur du site et des personnes impliquées dans son fonctionnement. Trois proches d’Isaac Steidl, soupçonnés d’avoir joué un rôle actif dans la gestion de la plateforme, avaient déjà été entendus en juin 2024 et laissés libres après leur interrogatoire.
Les autorités continuent d’analyser les 23 000 dossiers en lien avec le site pour déterminer l’étendue des préjudices et des infractions commises.