Depuis son acquisition par Elon Musk, X est accusé de favoriser des contenus polémiques, allant jusqu’à « saper les fondements de la démocratie », selon un communiqué de la mairie. Active sur le réseau depuis 2009 et suivie par 2,2 millions d’abonnés, la mairie fait partie des institutions françaises les plus influentes sur cette plateforme.
Les critiques adressées à X ne se limitent pas à son fonctionnement interne. Le réseau social est aussi soupçonné d’ingérence dans la vie démocratique de certains États, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni. Ces allégations ont renforcé la volonté de la mairie de Paris de se retirer, une démarche qui reflète une prise de position politique forte.
Anne Hidalgo, maire de Paris, avait déjà franchi le pas en novembre 2023, cessant toute activité sur X. Bien que suivie par 1,5 million de personnes, elle avait choisi de migrer vers d’autres plateformes, un « sacrifice » selon Patrick Bloche, qui a admis que cela avait entraîné une perte d’audience significative.
La mairie de Paris ne se limite pas à une démarche individuelle. Elle appelle les autres membres de l’exécutif municipal et les institutions publiques à suivre cet exemple dans le cadre de la campagne #HelloQuittex. Cette initiative vise à encourager un débat sur l’impact des réseaux sociaux sur la vie publique et à promouvoir des alternatives.
Cependant, cette stratégie ne fait pas l’unanimité. Ian Brossat, co-président du groupe communiste au Conseil de Paris, a exprimé des réserves sur l’efficacité d’un retrait unilatéral. Selon lui, « quitter le navire pour laisser les seules voix réactionnaires s’y exprimer » pourrait être contre-productif.
En parallèle de son retrait, la mairie de Paris a annoncé son inscription sur Bluesky, une plateforme considérée comme une alternative à X. Ce réseau social, basé sur une approche plus transparente et décentralisée, gagne en popularité parmi les utilisateurs soucieux de l’éthique des algorithmes.
Bluesky pourrait permettre à la mairie de maintenir une communication directe avec les citoyens tout en évitant les problèmes liés à X. Cette transition s’inscrit dans une dynamique plus large, où de nombreuses institutions européennes cherchent à diversifier leurs canaux de communication.
Le cas de la mairie de Paris n’est pas isolé. Ces dernières semaines, plusieurs institutions et médias à travers l’Europe ont pris la décision de quitter X. Ce mouvement résulte en partie des changements controversés introduits par Elon Musk, notamment la fin de la modération stricte des contenus et la mise en avant des publications payantes.
En France, les responsables politiques restent partagés. Si la gauche critique majoritairement la plateforme, peu de figures influentes ont choisi de se retirer. La décision de la mairie de Paris pourrait donc jouer un rôle moteur, incitant d’autres collectivités à reconsidérer leur présence sur X.
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