Déjà propriétaire des Echos-Le Parisien et de Paris Match, l’homme d’affaires souhaite élargir son empire médiatique en rassemblant des titres stratégiques au sein de Bey Médias, la société éditrice des deux publications.
Depuis plusieurs années, Nicolas Beytout, fondateur et actionnaire majoritaire de Bey Médias, cherche à refinancer ses publications en déficit chronique. En juin 2024, des discussions avaient été engagées avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et sa filiale CMI France, mais elles n’avaient pas abouti. D’autres négociations avec Rodolphe Saadé, propriétaire de CMA CGM, ont également échoué.
Face à ces échecs, Nicolas Beytout s’est tourné vers Bernard Arnault, déjà détenteur d’environ 25 % du capital de Bey Médias, pour négocier une prise de contrôle. Selon La Lettre, cette acquisition pourrait inclure les parts détenues par Thétys, la holding de la famille Bettencourt, qui possède également 25 % du groupe.
Cette opération renforcerait la présence de Bernard Arnault dans le secteur des médias en France. En détenant plus de 50 % du capital de L’Opinion et de L’Agefi, il pourrait :
- Contrôler une nouvelle plateforme d’influence libérale et pro-européenne.
- Diversifier ses investissements médiatiques, ajoutant des publications financières et politiques à son portefeuille.
L’acquisition permettrait aussi de rationaliser la gestion des titres déficitaires grâce aux ressources du groupe LVMH, connu pour sa puissance financière et sa stratégie d’optimisation.
Fondé par Nicolas Beytout, L’Opinion se positionne comme un média libéral, avec une ligne éditoriale favorable à l’Union européenne et au libre marché. Cependant, depuis son lancement en 2013, le quotidien lutte pour atteindre un équilibre financier.
De son côté, L’Agefi se spécialise dans l’actualité financière et économique, un segment clé pour les investisseurs et décideurs. Bien que reconnu pour son expertise, le site n’a pas réussi à s’imposer face à des concurrents internationaux.
Le projet d’acquisition suscite des réactions contrastées :
- Du côté de LVMH, aucune déclaration officielle n’a été faite.
- Les experts du secteur soulignent que cette opération pourrait renforcer la position dominante de Bernard Arnault dans les médias français, alimentant les débats sur la pluralité de la presse.
Les parts détenues par d’autres investisseurs, notamment Ken Fisher et le groupe Dow Jones, pourraient également être intégrées à cette transaction, consolidant ainsi la stratégie de Bernard Arnault.
