La justice française suspend l’expulsion de l’influenceur Doualemn

La justice française a décidé de suspendre l’expulsion de l’influenceur Doualemn vers l’Algérie. Cet Algérien de 59 ans, suivi par 168 000 abonnés sur TikTok, avait été interpellé le 5 janvier à Montpellier et placé en centre de rétention administrative (CRA) à Nîmes.
air algerie doualemn

Le tribunal administratif de Paris a statué que si les faits reprochés à Doualemn représentent une menace grave à l’ordre public justifiant une expulsion, le recours à la procédure d’urgence absolue n’était pas justifié. Cette procédure prive l’intéressé de garanties essentielles, selon les juges.

Une expulsion avortée et un retour immédiat en France

Le 9 janvier, Doualemn avait été escorté à Paris puis mis dans un avion en direction de l’Algérie. Toutefois, les autorités algériennes ont refusé son entrée sur le territoire, allant jusqu’à lui interdire d’y séjourner. À son retour en France, il a été immédiatement placé au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), où il est toujours retenu.

Son expulsion faisait suite à une vidéo publiée sur TikTok dans laquelle il appelait à infliger une correction à un opposant au régime algérien. Cette publication avait fait l’objet d’un signalement du maire de Montpellier, Michaël Delafosse, et du préfet de l’Hérault.

L’affaire s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu entre la France et l’Algérie. Le renvoi immédiat de Doualemn vers la France a été perçu par le ministère de l’Intérieur comme une volonté d’humilier la France de la part des autorités algériennes. Cette situation a accentué les tensions, notamment après l’affaire Boualem Sansal et les déclarations d’Emmanuel Macron sur le Sahara occidental.

Les avocates de l’influenceur, Julie Gonidec et Marie David-Bellouard, ont vivement critiqué la décision du ministre de l’Intérieur, estimant qu’il avait utilisé une procédure exceptionnelle sans respecter les contraintes légales minimales. Elles ont dénoncé une offensive politique contre les étrangers et annoncé le dépôt d’une demande de mise en liberté.

Les juges ont estimé que Doualemn aurait dû être expulsé via une procédure ordinaire, et non par une procédure accélérée qui ne lui permettait pas de se défendre correctement. Le ministre de l’Intérieur a un mois pour réexaminer la situation, faute de quoi l’influenceur pourrait être libéré.

Lire aussi : Doualemn expulsé de France, expulsé d’Algérie, retour en France !

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