La France annonce la création de l’Inesia

Le gouvernement français a officialisé, vendredi 31 janvier, la création de l’Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence artificielle (Inesia). Cette annonce intervient à quelques jours du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui se tiendra à Paris les 10 et 11 février 2025. L’objectif de cet institut est d’anticiper les risques liés à l’IA et de soutenir la régulation de cette technologie sans toutefois disposer de pouvoirs contraignants.
france inesia

L’Inesia aura pour mission principale de fédérer les experts et les institutions françaises autour de l’analyse des risques de l’IA. Il se concentrera sur trois axes stratégiques :

  • L’évaluation des risques systémiques dans les domaines sensibles comme la sécurité nationale.
  • L’accompagnement de la mise en œuvre de la régulation de l’IA en France et en Europe.
  • L’analyse de la performance et de la fiabilité des modèles d’intelligence artificielle.

Ce nouvel institut s’inscrit dans une démarche de coopération internationale, rejoignant d’autres structures similaires déjà mises en place au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, au Japon ou encore à Singapour.

Une gouvernance sous l’ombrelle de l’État

L’Inesia sera piloté conjointement par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) et la Direction générale des entreprises (DGE) du ministère de l’Économie. Plusieurs acteurs stratégiques seront impliqués dans ses travaux, notamment :

  • L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), experte en cybersécurité.
  • L’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), référence en IA et en innovation technologique.
  • Le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), spécialisé dans la fiabilité technologique.
  • Le Pôle d’expertise de la régulation numérique (Peren), chargé de l’analyse des impacts du numérique.

Contrairement à des organismes régulateurs tels que la CNIL ou l’Arcom, l’Inesia ne disposera pas de pouvoirs de sanction. Il servira avant tout de pôle d’analyse et d’orientation pour les décideurs français et européens.

Un cadre aligné avec les engagements internationaux

L’initiative s’aligne sur la Déclaration de Séoul de mai 2024, signée par plusieurs grandes nations technologiques, dont la France. Ce texte vise à promouvoir une IA sûre, innovante et inclusive.

Le gouvernement français insiste sur l’importance de développer des outils garantissant la transparence et la sécurité de l’IA, notamment dans des secteurs critiques comme la santé, l’industrie et l’éducation. L’Inesia jouera donc un rôle essentiel dans l’élaboration de bonnes pratiques destinées aux entreprises et aux institutions publiques.

Avec la création de cet institut, le gouvernement affirme sa volonté de faire de la France un acteur majeur de la régulation de l’intelligence artificielle. Cette annonce intervient à un moment stratégique, juste avant le Sommet pour l’action sur l’IA, qui réunira à Paris une centaine de chefs d’État, des entreprises du secteur technologique et des ONG.

Ce nouvel organisme pourrait également renforcer la position française dans le réseau des AI Safety Institutes, un ensemble de structures internationales engagées dans la supervision des risques de l’IA.

L’Inesia marque donc une étape clé pour la stratégie nationale d’intelligence artificielle. En structurant la recherche sur l’évaluation des modèles d’IA et en renforçant les mécanismes de surveillance, la France entend favoriser un développement technologique responsable et encadré.

Voir aussi : formation à l’intelligence artificielle

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