D’après plusieurs sources, Soufiane Ourraoui était déjà connu pour meurtre. En 2015, il avait abattu un homme devant un bar du XIIe arrondissement de Paris. Un crime pour lequel il avait été déclaré irresponsable pénalement, en raison d’un trouble psychique ayant aboli son discernement. Cette décision de justice lui avait valu un internement psychiatrique, sans qu’un procès ne soit organisé.
Ce n’était pas la première fois qu’il était confronté à la justice. En 2012 déjà, il avait fait l’objet de poursuites pour violences, bien que ces faits étaient moins graves. Là encore, son irresponsabilité pénale avait été retenue.
Depuis son internement en 2015, Soufiane Ourraoui était suivi à l’hôpital de Ville-Evrard (Neuilly-sur-Marne), puis à partir de 2022 à l’hôpital Ballanger (Aulnay-sous-Bois). Il était censé se rendre à une consultation médico-psychologique lundi matin, mais ne s’est pas présenté. Le lendemain, il a été de nouveau interné en unité psychiatrique après son interpellation, dans l’attente d’une place dans un service adapté.
L’affaire relance le débat sur la responsabilité pénale des individus souffrant de troubles psychiques et sur leur suivi une fois libérés. La justice avait interdit à Soufiane Ourraoui de porter ou détenir une arme pendant vingt ans, mais cette mesure n’a visiblement pas suffi à empêcher le drame.
Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour meurtre, confiée au Service départemental de police judiciaire de la Seine-Saint-Denis (SDPJ 93). Les proches de la victime, qui laisse derrière elle une compagne et un enfant de 2 ans, ont mis en place une cagnotte en ligne pour financer ses obsèques.
L’affaire suscite une vive émotion et de nombreuses interrogations sur la gestion des individus à risque après leur sortie d’institution psychiatrique.
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