Les faits rapportés devant la cour du comté de Trøndelag décrivent des actes d’une extrême gravité. Le médecin aurait réalisé des examens gynécologiques sans justification médicale, et ce, sur des patientes venues consulter pour des motifs sans aucun lien, comme un simple mal de gorge.
Des preuves accablantes et des témoignages bouleversants
L’affaire prend une tournure encore plus terrifiante avec la découverte de 6 000 heures d’enregistrements vidéo. Lors de la perquisition de son domicile, la police a mis la main sur des milliers de vidéos tournées à son cabinet sans le consentement des patientes. Ces enregistrements, que l’accusé affirme ne jamais avoir visionnés, constituent des preuves à charge majeures.
Lors des audiences, plusieurs victimes ont décrit des scènes choquantes. Une femme venue consulter pour une simple infection ORL s’est retrouvée en sous-vêtements sur la table d’examen, subissant des gestes médicaux injustifiés. Une autre a rapporté que l’expérience était si douloureuse qu’elle a cru qu’elle allait mourir.
Arne Bye aurait usé de sa position de médecin pour imposer des actes gynécologiques invasifs à des patientes qui lui faisaient confiance. Parmi les accusations les plus sordides, certaines victimes affirment que le praticien utilisait des objets inadaptés, comme un déodorant ou une bouteille, lors des consultations.
Le parquet décrit des pratiques qui se sont déroulées pendant plus de 20 ans, faisant de cette affaire l’un des plus grands scandales d’abus sexuels de l’histoire de la Norvège. Selon l’acte d’accusation, 94 femmes auraient été victimes, dont deux mineures au moment des faits.
Des doutes sur le comportement d’Arne Bye avaient déjà été soulevés en 2006, lorsqu’un autre médecin de l’hôpital de Levanger avait signalé des pratiques douteuses. Une patiente s’était plainte d’avoir subi un « massage génital » inapproprié. Cependant, aucune mesure n’avait été prise à l’époque.
Ce n’est qu’en 2022 que les autorités sanitaires ont alerté la police. L’enquête a abouti à l’arrestation du praticien en 2023, mais ce dernier n’a jamais été placé en détention provisoire.
Le procès d’Arne Bye a révélé l’ampleur des crimes qui lui sont reprochés. Le tribunal a diffusé certaines des vidéos enregistrées par l’accusé, provoquant l’effroi dans la salle d’audience. Richard Haugen Lyng, procureur de l’État, a déclaré que les images montrent clairement les agressions sexuelles, constituant une preuve irrefutable.
Face aux accusations, Arne Bye a reconnu trois chefs de viol et 35 cas d’abus de position. Il risque une peine pouvant aller jusqu’à 21 ans de prison, la sanction maximale en Norvège pour ce type de crime.
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