Ce retrait marque un tournant pour Micromania, dernier grand réseau de magasins spécialisés dans le jeu vidéo en France. Avec plus de 300 boutiques et 1 200 employés, l’enseigne était jusqu’ici un acteur clé du secteur. Mais face à la montée en puissance des ventes dématérialisées, son modèle économique peine à survivre.
Un secteur en pleine mutation
Le marché du jeu vidéo a radicalement changé ces dernières années. Si 67 % des joueurs préfèrent encore le format physique, selon le SELL, les chiffres montrent une autre réalité : le numérique représente désormais près de 80 % des ventes en France. Plusieurs facteurs expliquent ce basculement :
- Les consoles sans lecteur de disque : La PS5 Digital Edition et la Xbox Series S ont été largement adoptées, réduisant la demande pour les jeux en boîte.
- Les services d’abonnement : Le Game Pass et le PlayStation Plus offrent un large catalogue de jeux accessibles sans achat physique.
- L’essor du jeu mobile : Ce segment représente désormais 50 % des revenus mondiaux du jeu vidéo, selon Newzoo.
Face à cette transformation, Micromania a tenté de diversifier ses activités, notamment avec Zing-Pop Culture, spécialisé dans les figurines, les mangas et les cartes à collectionner. Mais cette adaptation n’a pas suffi à enrayer son déclin.
Micromania peut-elle trouver un repreneur ?
La mise en vente de Micromania-Zing laisse plusieurs scénarios possibles. Un repreneur pourrait décider de relancer l’enseigne en misant davantage sur les produits dérivés et l’expérience en magasin. C’est ce qui s’est passé en Italie, où la filiale de Gamestop a été rachetée par Cidiverte, un distributeur spécialisé.
En revanche, si aucun acheteur ne se manifeste, une fermeture progressive des magasins devient un scénario plausible. C’est ce qui est arrivé en Allemagne, où les boutiques GameStop ont disparu faute de repreneur.
Un risque pour l’emploi et l’avenir du jeu vidéo physique
Avec plus de 1 200 salariés, l’incertitude pèse sur l’avenir de Micromania-Zing. Si un repreneur émerge, il pourrait décider de réduire le nombre de magasins, voire de changer totalement le modèle économique. Certains évoquent l’idée d’un passage au tout numérique, avec une boutique en ligne plutôt qu’un réseau de points de vente physiques.
L’autre menace vient des grands distributeurs comme Amazon, Fnac ou Boulanger, qui captent déjà une large part du marché. Avec des prix souvent plus attractifs et une logistique optimisée, ces acteurs concurrencent durement les magasins spécialisés.
Si Micromania a longtemps été le QG des gamers, son modèle est aujourd’hui remis en question. Gamestop, en difficulté financière, a clairement choisi de sacrifier ses filiales européennes pour se recentrer sur les États-Unis.
Reste à savoir si un investisseur tentera de sauver l’enseigne, ou si les boutiques Micromania disparaîtront à leur tour, laissant place à un marché totalement dominé par le numérique.
Pour l’instant, aucune fermeture immédiate n’est annoncée, mais l’incertitude est grande. Une chose est sûre : si vous appréciez encore l’expérience d’un magasin dédié au jeu vidéo, c’est peut-être le moment d’y faire un tour, tant que cela est encore possible.
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