Injections illégales de botox, l’ANSM lance l’alerte

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met en garde contre les injections illégales de toxine botulinique. Récemment, huit femmes ont dû être hospitalisées en réanimation après avoir reçu des injections réalisées hors cadre médical.
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Les patientes ont présenté des symptômes graves de botulisme, une maladie neurologique rare mais potentiellement mortelle. Parmi les effets observés : difficulté à parler et à avaler, vision floue, troubles respiratoires pouvant nécessiter une trachéotomie.

Un médicament détourné

Le botox, ou toxine botulinique, est un produit médical destiné à des usages bien précis, notamment en chirurgie plastique, dermatologie et neurologie. Seuls des médecins spécialistes sont autorisés à l’utiliser. Pourtant, des injections clandestines sont proposées sur les réseaux sociaux par des personnes non qualifiées.

La vente de botox sur internet est strictement interdite, tout comme son administration par des esthéticiens ou des influenceurs. L’ANSM rappelle que ces pratiques constituent un exercice illégal de la médecine, exposant les patients à des risques majeurs.

Depuis plusieurs années, les injections à visée esthétique hors cadre réglementaire connaissent une croissance alarmante. En 2024, l’Ordre des médecins a recensé 128 signalements, contre 123 en 2023 et 62 en 2022.

En septembre 2023, deux sœurs influentes sur les réseaux sociaux ont été condamnées à de la prison ferme pour avoir pratiqué des centaines d’injections illégales de botox et d’acide hyaluronique.

Les huit femmes hospitalisées en 2024 ont été injectées dans le même centre clandestin en région parisienne. Ces cas de botulisme ont été attribués à un surdosage et des conditions d’hygiène insuffisantes. L’ANSM a saisi le procureur de la République, entraînant la fermeture de l’établissement incriminé.

Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance à l’ANSM, précise que ces injections étaient réalisées « au niveau du visage et du contour des yeux », augmentant les risques de complications neurologiques.

Un appel à la vigilance

L’ANSM exhorte les consommateurs à éviter les injections non médicales et à signaler toute pratique suspecte. Des plateformes comme Instagram et TikTok continuent de servir de relais à ces offres illégales, mettant en danger la santé de nombreux utilisateurs.

Les autorités de santé rappellent que toute injection de toxine botulinique doit être réalisée dans un cadre strictement médical. Toute personne victime d’effets indésirables peut signaler son cas à l’ANSM pour engager des poursuites contre les praticiens illégaux.

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