Des élèves forcés de masser les enseignants à Ciry-le-Noble en Saône-et-Loire

L’école primaire François-Chapuis, située à Ciry-le-Noble en Saône-et-Loire, est au cœur d’une polémique après des accusations de pratiques déplacées. Des enseignants sont soupçonnés d’avoir demandé des massages à leurs élèves, parfois en échange de récompenses. Le parquet de Mâcon a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire, et les enseignants ont été suspendus à titre conservatoire.
ciry le noble ecole

Des signalements alarmants

Tout a commencé le 7 février, lorsqu’un professionnel de santé a signalé aux autorités des témoignages troublants recueillis auprès d’élèves et de parents. Selon certaines déclarations, un système de tirage au sort aurait été instauré pour désigner chaque jour deux élèves comme « esclaves du jour ». Leur rôle :

  • Servir le café ou le thé aux enseignants
  • Pratiquer des massages sur les épaules et les jambes

Ces faits auraient eu lieu dans la cour de récréation et concerneraient principalement des filles, selon certains témoignages recueillis par Ici Bourgogne.

Plusieurs anciens élèves ont confirmé avoir observé ou participé à ces pratiques, précisant qu’elles semblent s’être installées sur plusieurs années. Un collégien, ayant quitté l’école depuis quelques années, explique : « À l’époque, ça me paraissait normal. Nous étions trop jeunes pour savoir si c’était bien ou mal. » Sa mère ajoute : « C’est en grandissant qu’il a compris que ce n’était pas approprié. »

Une défense catégorique du directeur

Face à ces accusations, le directeur de l’école, Yannick Wojtczak, rejette vigoureusement les faits. Il qualifie cette affaire de rumeur malveillante orchestrée par un groupe de parents virulents. Il déclare :

Nous n’avons jamais demandé quoi que ce soit aux élèves, et encore moins des massages. Il est déjà arrivé que certains posent leurs mains sur nos épaules en récréation, mais jamais à notre demande.

Le directeur va plus loin en dénonçant une campagne de dénigrement menée par certains parents depuis plusieurs années. Selon lui, ces derniers ont multiplié les accusations à l’encontre des enseignants :

  • Infidélité
  • Mauvaise éducation de leurs propres enfants
  • Conduite sans permis
  • Enseignement de cours religieux cachés

Il assure que cette situation pèse lourdement sur l’équipe enseignante, évoquant une usure psychologique et une volonté de répliquer juridiquement contre ces allégations.

Des mesures immédiates

Le rectorat de Dijon a pris la décision de suspendre à titre conservatoire les quatre enseignants concernés. Cette mesure vise à assurer la sérénité de l’enquête tout en garantissant la sécurité des élèves. Dès la rentrée du 10 mars, quatre enseignants remplaçants prendront le relais, et une cellule d’écoute sera mise en place pour les élèves.

Le parquet de Mâcon a demandé aux gendarmes de Gueugnon d’auditionner toutes les familles concernées pour ne négliger aucun élément. Jusqu’à présent, aucun fait pénalement répréhensible n’a été retenu, mais l’enquête se poursuit afin de vérifier l’ampleur et la nature exacte des faits rapportés.

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