Ce déclin est en grande partie lié à la montée en puissance des formations anglophones dans d’autres pays, notamment en Europe et en Amérique du Nord. Alors que la mobilité internationale des étudiants ne cesse de croître, la France peine à séduire une nouvelle génération d’étudiants issus de pays non francophones.
Qui sont les étudiants étrangers en France ?
Malgré cette baisse d’attractivité, la France continue d’accueillir près de 300 000 étudiants internationaux chaque année. Ces derniers viennent principalement :
- À 50 % de pays du Maghreb et d’Afrique subsaharienne
- À 22 % d’Asie
- À 19 % d’Europe
Les universités restent les établissements les plus plébiscités avec 65 % des inscriptions, suivies par les écoles de commerce (16 %) et les écoles d’ingénieurs (5 %).
Cependant, les étudiants chinois, indiens et nigérians, qui figurent parmi les populations les plus mobiles, préfèrent des destinations anglophones comme le Canada, le Royaume-Uni ou l’Allemagne.
Des démarches administratives trop longues
L’une des principales raisons de cette baisse d’attractivité concerne la lourdeur des procédures administratives. Les étudiants étrangers doivent souvent faire face à :
- Des délais trop longs pour l’obtention des visas
- Un calendrier d’admission tardif
- Des difficultés pour trouver un logement
Dans un contexte où la concurrence entre les pays est de plus en plus forte, ces obstacles freinent l’installation des étudiants internationaux en France. À titre de comparaison, des pays comme l’Allemagne et le Canada simplifient leurs démarches et offrent des délais plus courts, rendant leur système plus attractif.
Une politique de financement à revoir
La question du coût des études en France est également un enjeu majeur. En théorie, les étudiants internationaux doivent payer 2 770 € par an en licence et 3 770 € en master. Pourtant, la majorité d’entre eux bénéficie d’une exonération partielle ou totale des frais d’inscription, leur permettant de payer les mêmes tarifs que les étudiants français (175 € en licence et 250 € en master).
Actuellement, seuls 10 000 étudiants étrangers s’acquittent réellement des droits d’inscription différenciés. La Cour des comptes recommande de réserver ces exonérations aux étudiants qui en ont réellement besoin afin de financer davantage de bourses d’excellence.
L’importance des étudiants étrangers pour la recherche
Les étudiants internationaux jouent un rôle essentiel dans le système universitaire français. 36 % des doctorants en France sont étrangers, ce qui montre leur contribution directe à la recherche scientifique.
Sans eux, de nombreux laboratoires et universités françaises risqueraient de manquer de talents et de voir leur compétitivité scientifique diminuer face aux pays qui attirent plus de chercheurs internationaux.
Quelles solutions pour redevenir attractif ?
Face à ce constat, plusieurs mesures pourraient être mises en place pour redynamiser l’attractivité des études en France :
- Accélérer les procédures de visa et d’admission pour éviter de perdre des étudiants au profit d’autres pays
- Renforcer l’offre de formations en anglais pour toucher un public plus large
- Développer un accompagnement spécifique pour les étudiants étrangers sur l’hébergement et l’intégration
- Créer davantage de bourses d’excellence pour attirer des talents internationaux
- Adapter les cursus aux besoins du marché du travail afin de favoriser l’insertion professionnelle des diplômés étrangers
Si la France veut conserver son statut de destination prisée pour les études supérieures, elle devra moderniser son approche et s’adapter aux nouvelles attentes des étudiants internationaux.
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