Sur place, l’ambiance était tendue mais pacifique, avec des prises de parole dénonçant la décision des autorités d’expulser les occupants sans solution durable de relogement. Certains manifestants pointaient du doigt la responsabilité de la mairie de Paris et de l’État, accusés de laisser ces jeunes dans l’incertitude et la précarité.
L’occupation de la Gaîté Lyrique : trois mois sous tension
Depuis décembre dernier, plus de 400 jeunes migrants occupent la salle de spectacle située dans le 3e arrondissement. À l’origine, ils étaient environ 250, issus du Collectif des jeunes du parc de Belleville, un groupe dénonçant le manque de prise en charge des mineurs isolés par l’État.
Le préfet de police, Laurent Nuñez, a signé un arrêté ordonnant l’évacuation des lieux avant le mardi 18 mars, justifiant cette décision par plusieurs risques sanitaires et sécuritaires :
- Promiscuité et insalubrité : un espace culturel n’étant pas conçu pour héberger plusieurs centaines de personnes.
- Tensions et altercations : plusieurs incidents, dont des bagarres et des plaintes déposées, ont été signalés.
- Risque d’incendie : des locaux inadaptés pour un tel accueil prolongé.
En réaction, les occupants ont publié un communiqué affirmant que quitter Paris n’était pas une option pour eux. Ils dénoncent des propositions temporaires et dispersées en région, ne correspondant pas à leurs besoins administratifs et sociaux.
Si les occupants ne quittent pas les lieux volontairement, une évacuation forcée est prévue par la police ce mardi matin. L’arrêté préfectoral, affiché sur les portes du théâtre, stipule que l’évacuation sera menée dans le cadre du maintien de l’ordre public.
Les autorités assurent qu’un sas d’accueil sera mis en place pour les plus vulnérables, mais les associations de soutien dénoncent une absence de solution pérenne.
Plusieurs personnalités politiques de gauche, dont Danielle Simonnet, députée de Paris, ont exprimé leur opposition à cette expulsion. Dans un communiqué, elle souligne que le gouvernement ne propose aucune alternative réelle, laissant ces jeunes sans solution de logement stable.
L’expulsion de la Gaîté Lyrique s’inscrit dans un contexte plus large de tension autour de l’accueil des migrants, notamment après l’évacuation de campements parisiens ces derniers mois.
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Manifestation en cours devant la Gaîté lyrique à Paris pour protester contre l’évacuation imminente des 400 migrants
— 75 Secondes 🗞️ (@75secondes) March 17, 2025
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