Un programme centré sur l’immigration
Ce n’est pas un hasard si McGregor entre en politique maintenant. Il veut faire barrage au Pacte européen sur la migration et l’asile. Ce texte vise à harmoniser les politiques migratoires entre les pays membres de l’UE. Mais McGregor le rejette en bloc. Selon lui, ce pacte mettrait en danger l’identité nationale.
« Je m’y oppose totalement, mais je laisserai le peuple décider », affirme-t-il. Son engagement : organiser un référendum national. Pour lui, c’est ça la démocratie. Il accuse les élites de vouloir imposer ce texte en douce, sans consulter les Irlandais.
McGregor ne mâche pas ses mots. Lors de son passage à Washington, il a déclaré que « l’Irlande est sur le point de perdre son irlandité ». Il dénonce ce qu’il appelle un « racket de l’immigration illégale » et assure que les campagnes irlandaises sont abandonnées aux flux migratoires.
Des propos qui ont choqué. Le Premier ministre irlandais Micheál Martin a rapidement réagi, affirmant que « ces déclarations sont fausses » et ne représentent ni l’esprit de la Saint-Patrick, ni les valeurs du pays. Plusieurs élus ont également dénoncé ses positions jugées dangereuses et simplistes.
Soutenu par Trump, inspiré par la droite dure
La rencontre entre McGregor et Donald Trump n’a rien d’anodin. L’ancien président américain a même qualifié le combattant de « son Irlandais préféré ». Sur les réseaux, McGregor a multiplié les messages inspirés du style Trump : opposition aux institutions, discours populiste, promesses d’action rapide.
Il dit vouloir « sauver l’Irlande », se présente comme un homme du peuple et assure qu’il est « le seul choix logique » pour 2025. Il souhaite un président actif, engagé, prêt à utiliser ses pouvoirs pour dissoudre le Parlement s’il le juge nécessaire.
Malgré sa notoriété internationale, McGregor devra franchir plusieurs étapes pour être officiellement candidat. Il lui faut soit le soutien de 20 membres du Parlement irlandais, soit l’aval de quatre conseils locaux. Problème : peu de responsables politiques sont prêts à s’aligner derrière lui.
Ajoutons à cela son lourd passif judiciaire. Condamné au civil pour agression sexuelle, toujours visé par d’autres accusations, il est loin de faire l’unanimité. Pour beaucoup, son comportement et ses casseroles sont incompatibles avec la fonction présidentielle.
Une candidature clivante mais bien pensée
Ce qui frappe, c’est à quel point McGregor a travaillé sa communication. Chaque post, chaque mot est calibré pour créer le buzz. Il s’adresse directement à ses fans, souvent jeunes, désabusés, qui ne se reconnaissent plus dans les figures politiques classiques.
« Votez McGregor et faites entendre votre voix », écrit-il. Pour lui, cette élection est plus qu’un scrutin : c’est un combat. Un face-à-face entre un « système corrompu » et un « homme du peuple » prêt à se battre.
L’élection présidentielle irlandaise doit se tenir avant le 11 novembre 2025. McGregor n’est pas le favori des sondages, et certains experts estiment que ses chances sont faibles. Mais son irruption dans le débat national bouscule les lignes.
Icône sportive, entrepreneur controversé, agitateur politique… McGregor veut écrire une nouvelle page de sa légende. Reste à savoir si les Irlandais lui accorderont leur confiance, ou s’il restera une star du ring, incapable de transformer l’essai en politique.
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