D’après son témoignage, un jeune homme s’est approché de lui, lui a demandé s’il était juif, avant de l’injurier avec des propos ouvertement antisémites, puis de l’agresser physiquement. Il a été frappé au visage, mordu à l’épaule et traité de « sale juif ».
Une scène choquante filmée par un témoin
Des images tournées par un passant montrent le rabbin se faisant frapper à plusieurs reprises par un jeune homme, identifiable par sa capuche. On y voit un commerçant s’interposer, tandis que le fils du rabbin, très choqué, assiste à la scène.
Le coup de pied final de l’agresseur visait le chapeau tombé à terre d’Arié Engelberg, selon un témoin présent. Ce détail a renforcé le caractère antisémite de l’attaque, déjà évoqué dans l’enquête ouverte dans la foulée.
Vers 21h45, un jeune homme de 16 ans a été arrêté par les agents de la BAC d’Orléans. Selon ses déclarations, il serait d’origine palestinienne, mais ses identités multiples (au moins trois connues) compliquent sa vérification. Il est déjà impliqué dans des affaires de stupéfiants et de vols aggravés, notamment à Marseille et à Orléans.
La garde à vue a été prolongée, tandis que la procureure de la République a annoncé une enquête pour violences volontaires commises en raison de l’appartenance réelle ou supposée de la victime à une religion.
Emmanuel Macron a rapidement réagi, qualifiant l’agression de « choc pour toute la Nation », affirmant que « l’antisémitisme est un poison » contre lequel il ne faut « céder ni au silence ni à l’inaction ».
De nombreux responsables politiques, de tous bords, ont exprimé leur soutien au rabbin et à la communauté juive du Loiret.
Jordan Bardella, président du RN, a dénoncé une montée inquiétante de la haine antijuive, qu’il associe à une extrême gauche incendiaire.
Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont évoqué une « fièvre antisémite », alimentée selon eux par certains discours politiques. Du côté de la majorité, Stéphanie Rist, députée du Loiret, a exigé une réponse ferme face à ce qu’elle décrit comme une attaque contre les valeurs républicaines.
André Druon, président de la communauté israélite d’Orléans, a parlé d’un acte très violent qui survient dans un contexte déjà tendu. Selon lui, aucun incident majeur n’avait été enregistré à Orléans depuis l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas, si ce n’est quelques graffitis.
Le rabbin Engelberg, très marqué, a déclaré sur BFMTV : « Grâce à Dieu, je vais bien. Mon fils aussi, même s’il reste choqué. » Il a tenu à souligner le soutien reçu de toute la ville, y compris de personnes de confession musulmane, présentes pour le réconforter juste après l’agression.
La Licra et plusieurs associations locales ont annoncé une marche silencieuse mardi 25 mars à 18 heures, entre la synagogue d’Orléans et la place de la République. L’objectif : soutenir Arié Engelberg, mais aussi envoyer un signal fort contre l’antisémitisme.
La veille, environ 300 personnes s’étaient déjà réunies à Paris, place de la Bastille, à l’appel de l’Union des étudiants juifs de France. Parmi les participants, de nombreux jeunes, venus exprimer leur colère et leur détermination à ne pas laisser cette haine s’installer.
D’après les données du ministère de l’Intérieur, 1 570 actes antisémites ont été recensés en France en 2024, ce qui représente 62 % des actes antireligieux. Dans 63 % des cas, il s’agit d’atteintes directes aux personnes. Le CRIF parle d’un niveau historiquement élevé, notamment depuis les événements du Proche-Orient.
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