Des concours accessibles dès bac +3
Jusqu’à présent, pour devenir prof, il fallait valider un master. Désormais, les concours auront lieu à la fin de la licence, donc à bac +3. Une façon de détecter les vocations plus tôt et de rendre la profession plus accessible.
L’idée n’est pas neuve. Elle s’inspire d’un modèle qui a fait ses preuves : celui des écoles normales, disparues dans les années 1990. Bayrou veut recréer une formation solide, pluridisciplinaire, avec une vraie culture générale au cœur du parcours.
Une formation professionnalisante et rémunérée
Une fois le concours obtenu, les futurs enseignants suivront un master en deux ans axé sur la pratique. En M1, ils seront élèves fonctionnaires, payés environ 1 400 € nets. En M2, ils deviendront fonctionnaires stagiaires avec une rémunération de 1 800 € nets.
La formation inclut des stages en établissement scolaire : 12 semaines en M1, puis une prise de responsabilité à mi-temps en M2. Chaque futur prof sera accompagné par un tuteur ou un mentor, pour progresser en conditions réelles.
Une licence dédiée pour le primaire
Dès 2026, une licence professorat des écoles (LPE) sera créée. Elle permettra de préparer le concours du premier degré avec un parcours complet et professionnalisant. Cette licence intègrera des savoirs disciplinaires, de la pédagogie, et au moins 10 semaines de stages.
Des épreuves révisées pour le concours
Le concours du CRPE (recrutement des professeurs des écoles) change de forme. Deux épreuves écrites d’admissibilité (français, maths + autres disciplines), puis deux oraux pour évaluer la motivation, la pédagogie et la capacité à transmettre. Les candidats issus de la LPE seront dispensés des écrits à partir de 2028.
Un engagement de service public
Les étudiants bénéficiant de cette formation financée s’engageront à travailler au moins 4 ans dans l’Éducation nationale après leur titularisation. Une manière de garantir un retour sur investissement pour l’État.
Une réponse à la crise de recrutement
Avec une chute de 45 % des inscriptions aux concours dans le premier degré depuis 2021, l’objectif est clair : attirer davantage de candidats. Le gouvernement espère aussi limiter les abandons précoces grâce à une formation mieux adaptée aux réalités du métier.
Une ambition affirmée pour l’école
Pour Bayrou, cette réforme est un levier clé pour remonter le niveau des élèves. Elle vise aussi à réconcilier les jeunes avec le métier d’enseignant, en redonnant du sens, de la stabilité et de la reconnaissance à cette mission essentielle.
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