Le produit intérieur brut : un indicateur central mais incomplet
Ce que le PIB mesure
Le produit intérieur brut désigne la valeur totale des biens et services produits dans un pays sur une période donnée. C’est un indicateur de production qui reflète l’activité économique globale.
Pourquoi le PIB est utilisé
Il permet de comparer des économies, de suivre la croissance dans le temps et d’orienter les décisions économiques, aussi bien pour les gouvernements que pour les entreprises ou les investisseurs.
Les critiques du PIB
Le PIB ne prend pas en compte :
- Les inégalités sociales : une forte croissance peut cacher une répartition très inégale de la richesse.
- Les activités non marchandes comme le travail domestique, le bénévolat ou les services rendus gratuitement.
- Les dégradations environnementales : une pollution massive peut faire monter le PIB si elle entraîne des dépenses de santé ou de nettoyage, sans que le bien-être augmente.
- Le bien-être : il ne dit rien de la qualité de vie, de la santé ou de l’éducation.
Le revenu par habitant : utile mais pas suffisant
Définition
Il s’agit de la moyenne des revenus disponibles par personne dans un pays. Il est obtenu en divisant le PIB par le nombre d’habitants.
Ce qu’il apporte
Il permet de comparer le niveau de vie entre pays, en prenant en compte la taille de la population. Un pays petit mais très riche aura un revenu par habitant élevé, contrairement à un pays vaste avec une richesse moins bien répartie.
Ses limites
- Il ne mesure pas les inégalités : une moyenne peut masquer des écarts énormes entre les plus riches et les plus pauvres.
- Il ne prend pas en compte le coût de la vie, sauf lorsqu’il est ajusté avec la parité de pouvoir d’achat.
- Il ignore la qualité des services publics ou l’accès à des biens essentiels comme l’eau, l’éducation ou la santé.
La valeur ajoutée et la richesse des entreprises
Comprendre la valeur ajoutée
Pour mesurer la richesse créée par une entreprise, on parle de valeur ajoutée, c’est-à-dire la différence entre la production et les consommations intermédiaires. C’est ce que l’entreprise produit réellement en plus.
Un indicateur important
En additionnant toutes les valeurs ajoutées des entreprises d’un pays, on obtient le PIB. Cela montre que l’activité des entreprises est au cœur de la création de richesse.
Les indicateurs alternatifs : une vision plus complète
L’indicateur de développement humain (IDH)
L’IDH est un indicateur composite développé par le PNUD. Il repose sur trois dimensions :
- La santé, mesurée par l’espérance de vie à la naissance.
- L’éducation, à travers le nombre moyen d’années d’études et le taux d’alphabétisation.
- Le niveau de vie, ajusté selon la parité de pouvoir d’achat.
Son score va de 0 à 1. Plus le score est proche de 1, plus le pays est considéré comme développé.
L’indicateur de pauvreté humaine (IPH)
L’IPH mesure le manque d’accès aux besoins essentiels. Il varie selon le niveau de développement :
- Dans les pays pauvres : accès à l’eau, à la santé, à la nutrition.
- Dans les pays riches : pauvreté monétaire, chômage de longue durée, exclusion sociale.
L’indice de bien-être économique
Proposé par des économistes comme Lars Osberg, il intègre :
- Le revenu réel,
- La répartition des richesses,
- La sécurité économique,
- Les coûts écologiques.
La prise en compte des limites écologiques
Le PIB vert
Pour corriger les effets pervers du PIB classique, certains économistes ont développé le concept de PIB vert. Il s’agit de soustraire les coûts environnementaux de la croissance économique brute.
L’enjeu écologique
Le réchauffement climatique, l’érosion de la biodiversité ou la pollution ne peuvent plus être ignorés. Mesurer la richesse implique de considérer le développement durable, et non seulement la production immédiate.
Une pluralité d’indicateurs pour une vision plus juste
Pourquoi il faut aller au-delà du PIB
Le bien-être est multidimensionnel : il ne se résume pas à la production de biens marchands. Il faut aussi prendre en compte l’accès aux services publics, la stabilité politique, la qualité des relations sociales, la sécurité, ou encore le temps libre.
Vers une approche plus qualitative
De plus en plus, les économistes appellent à utiliser plusieurs indicateurs complémentaires. Le but est de mieux refléter les priorités des sociétés : éducation, santé, égalité, environnement, participation citoyenne…