Le surplus du consommateur

Le surplus du consommateur désigne le gain réalisé lorsqu’un consommateur paie un produit moins cher que ce qu’il était prêt à débourser. C’est un outil essentiel en économie pour comprendre le bien-être des individus sur un marché. Il varie selon les prix et la perception de la valeur. Sa représentation graphique permet d’en saisir toute la logique.

Sommaire

Comprendre la notion de surplus du consommateur

Le surplus du consommateur désigne l’avantage économique que les individus retirent lorsqu’ils achètent un bien ou un service à un prix inférieur au montant qu’ils auraient été prêts à payer. Autrement dit, c’est une forme de « bénéfice psychologique » ou monétaire que les consommateurs réalisent à chaque fois qu’ils paient moins que leur prix maximum acceptable.

Cette notion repose sur l’idée que chaque consommateur accorde une valeur différente à un produit, selon son utilité perçue. Lorsque le prix du marché est inférieur à cette valeur personnelle, un écart positif apparaît : c’est ce que l’on appelle le surplus du consommateur.

Origine du concept et fondements économiques

L’approche de Dupuit

C’est l’ingénieur et économiste français Jules Dupuit qui a introduit cette notion au XIXe siècle, en l’appliquant notamment à la gestion des travaux publics. Il cherchait à mesurer les gains que les citoyens tiraient de la construction de ponts ou de routes.

Alfred Marshall et l’utilité marginale

Le concept a ensuite été repris par Alfred Marshall, figure majeure de l’école néoclassique, qui l’a intégré dans la théorie de l’utilité marginale. Selon lui, le surplus du consommateur peut être représenté graphiquement comme la zone entre la courbe de demande et le prix du marché.

Il suppose que l’utilité marginale du revenu est constante, une hypothèse simplificatrice permettant d’étudier les choix économiques sans introduire trop de variables psychologiques.

Représentation graphique du surplus du consommateur

La courbe de demande

Sur un graphique où l’on place le prix en ordonnée et la quantité demandée en abscisse, la courbe de demande descendante reflète la loi de l’utilité marginale décroissante. Plus la quantité achetée augmente, moins le consommateur est prêt à payer une unité supplémentaire.

Le triangle du surplus

Le surplus du consommateur correspond à la zone située au-dessus du prix du marché et en dessous de la courbe de demande. Cette aire prend la forme d’un triangle lorsque la demande est linéaire. Elle permet de mesurer le gain total de tous les consommateurs pour une quantité donnée.

Un exemple simple pour visualiser le concept

Imaginons qu’un consommateur soit prêt à payer jusqu’à 100€ pour un billet de train. Si la compagnie vend ce billet à 70€, alors ce consommateur bénéficie d’un surplus de 30€. Multiplions cette situation par des centaines ou milliers d’individus, et on obtient une estimation du bien-être global généré par ce bien à ce prix.

Calcul du surplus du consommateur

Formule

Le surplus du consommateur se calcule de la manière suivante :

Surplus = 1/2 × (prix maximal − prix du marché) × quantité achetée

Cette formule correspond à l’aire d’un triangle, dans le cas d’une demande linéaire.

Exemple numérique

Une personne est prête à payer 60€ pour un produit vendu à 40€. Elle achète 2 unités. Le surplus est donc :

1/2 × (60 − 40) × 2 = 20€

Ce que nous apprend le surplus du consommateur

Le prix influence directement le surplus

Quand le prix baisse, le surplus augmente. Inversement, une hausse des prix réduit le surplus. Cela explique pourquoi les consommateurs sont très sensibles aux variations de prix et pourquoi les politiques de baisse de prix peuvent avoir un impact direct sur leur bien-être.

Demande élastique ou inélastique

  • Lorsque la demande est parfaitement élastique, le surplus est nul : tout changement de prix modifie la quantité demandée.
  • Lorsque la demande est parfaitement inélastique, le surplus est très élevé, car les consommateurs paieraient pratiquement n’importe quel prix pour obtenir le bien (cas des médicaments vitaux, par exemple).

Surplus du consommateur et surplus du producteur

Il existe un pendant au surplus du consommateur : le surplus du producteur. Ce dernier correspond à la différence entre le prix auquel le producteur est prêt à vendre un produit et le prix effectif de vente.

Différences clés

  • Le surplus du consommateur repose sur la volonté de payer.
  • Le surplus du producteur repose sur la volonté de vendre.

Lorsque le marché est en équilibre, le surplus total (consommateur + producteur) est maximal. Toute intervention sur le prix (comme un prix plafond ou un prix plancher) modifie cet équilibre et génère des pertes sèches (ou pertes d’efficacité).

Intérêt du concept pour la politique économique

Le surplus du consommateur est souvent utilisé pour évaluer l’impact des politiques publiques :

  • Une baisse de la TVA peut augmenter ce surplus en réduisant les prix.
  • Un monopole, en fixant des prix élevés, peut fortement réduire le surplus.
  • Une subvention ciblée peut augmenter le pouvoir d’achat et donc le surplus des ménages bénéficiaires.

Ce concept permet aussi d’évaluer l’efficacité des marchés et la qualité des échanges économiques. Il montre que le bon fonctionnement du marché ne se limite pas à l’équilibre entre l’offre et la demande, mais qu’il s’agit aussi de maximiser le bien-être global des agents.

Limites et critiques

Certains économistes critiquent le concept car il repose sur une hypothèse difficile à vérifier : la connaissance précise de la volonté de payer de chaque consommateur. En réalité, cette donnée est souvent subjective et varie selon le contexte, l’information disponible, ou encore l’effet de mode.

Malgré ces limites, le surplus du consommateur reste un outil incontournable pour comprendre les logiques de marché et pour analyser les effets de certaines politiques sur le bien-être des individus.

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