Les français boudent la cryptomonnaie

En 2025, les cryptomonnaies sont presque devenues un sujet grand public. Plus de 90 % des Français déclarent en avoir entendu parler, et une personne sur deux envisage d’investir. Pourtant, dans la réalité, seulement 10 % en détiennent réellement. Un chiffre en baisse par rapport à 2024, où ils étaient 12 %.
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C’est la première fois depuis trois ans que l’on observe un recul. Alors que nos voisins européens affichent une adoption stable ou en hausse, la France marque le pas.

Un cadre encore trop flou pour convaincre

Derrière cette baisse, plusieurs facteurs freinent l’élan. La fiscalité reste complexe, les démarches bancaires sont laborieuses pour les entreprises du Web3, et aucun acteur français n’a encore décroché l’agrément MiCA, pourtant en vigueur depuis début 2025. La réglementation peine à trouver un équilibre entre contrôle et innovation.

Résultat : les entreprises s’adaptent difficilement, et les particuliers hésitent à franchir le pas. Le Web3 français reste en construction, malgré l’effervescence autour du Bitcoin et des ETF portés par les marchés américains.

Un profil d’investisseur qui évolue

Le portrait type du Français qui possède des crypto-actifs reste stable. Il s’agit majoritairement d’un homme (67 %), entre 18 et 44 ans, souvent cadre ou ayant un revenu supérieur à 48 000 euros par an. Cependant, on note que les jeunes de moins de 24 ans sont moins représentés qu’avant, laissant place à des tranches plus âgées, notamment les 35-44 ans.

Les cryptomonnaies restent largement en tête avec 77 % des détenteurs, suivies par les NFT à 14 % et les stablecoins régulés à 10 %. Sans surprise, le Bitcoin domine, présent dans 7 portefeuilles sur 10. En moyenne, chaque investisseur français détient 2 à 3 types de cryptomonnaies.

Des usages qui dépassent la spéculation

Malgré le recul du nombre de détenteurs, les usages se diversifient. Plus de la moitié des utilisateurs ont déjà utilisé leurs cryptos pour effectuer un paiement. Et parmi ceux qui en détiennent encore, 94 % prévoient d’en racheter d’ici fin 2025.

Les paiements en crypto intéressent de plus en plus de Français. Selon l’étude de l’Adan, un Français sur quatre est favorable à leur démocratisation. Ce chiffre grimpe à 80 % chez les détenteurs actifs. Même les projets autour de l’identité numérique décentralisée commencent à séduire.

Un contexte économique peu adapté au Web3

L’environnement français ne semble pas encore prêt pour une adoption massive. Le cadre réglementaire est jugé trop rigide, et l’accès au financement reste compliqué pour les entreprises blockchain. De nombreuses startups sont encore freinées par des barrières administratives ou fiscales qui n’existent pas ailleurs.

En parallèle, les autres pays européens accélèrent. Le Royaume-Uni affiche 19 % de détenteurs, les Pays-Bas 17 %, l’Italie 15 % et l’Allemagne 13 %. La France fait figure d’exception dans ce classement, malgré un intérêt théorique qui reste élevé.

Si les particuliers hésitent, les entreprises ne lâchent pas. 62 % des acteurs du Web3 français opèrent à l’international et 76 % prévoient d’embaucher en 2025. Le secteur se structure, avec des projets solides dans la finance décentralisée, les identités numériques ou les NFT utilitaires.

En 2024, l’Europe a levé 2,1 milliards d’euros dans la crypto, représentant 21 % des investissements mondiaux. C’est loin derrière les États-Unis (47 %), mais cela montre que le continent reste compétitif.

Le Web3 en France semble passer d’une phase d’exploration à une phase de consolidation. Moins de spéculation, plus de structure. Les acteurs traditionnels comme Revolut ou certaines banques françaises se positionnent, les réglementations se mettent en place, et l’éducation financière progresse.

Si les chiffres ne sont pas encore à la hauteur des attentes, le potentiel reste intact. Et avec un tiers des Français prêts à investir cette année, l’histoire entre la France et les cryptomonnaies n’est clairement pas terminée.

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