Un élu de terrain, pilier des Républicains
Olivier Marleix siégeait à l’Assemblée nationale depuis 2012, représentant la 2ᵉ circonscription d’Eure-et-Loir. Son nom était devenu incontournable dans les rangs de la droite parlementaire, notamment lorsqu’il a présidé le groupe Les Républicains entre 2022 et 2024. Réputé pour sa rigueur, il incarnait une droite gaulliste et souverainiste, souvent en désaccord avec la ligne centriste du macronisme.
Issu d’une famille engagée, il était le fils d’Alain Marleix, ancien secrétaire d’État. Sa carrière politique a débuté très jeune, notamment à travers son soutien à Édouard Balladur en 1995. Il avait ensuite occupé plusieurs postes au sein de cabinets ministériels avant de rejoindre l’Élysée comme conseiller sous Nicolas Sarkozy.
Un engagement fort pour la souveraineté industrielle
Parmi ses combats marquants, Olivier Marleix s’était illustré dans l’affaire de la vente du pôle énergie d’Alstom à General Electric. Dès 2019, il avait saisi le parquet, mettant en cause l’intervention du ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron. Il dénonçait un manque de contrôle de l’État sur une vente stratégique aux implications lourdes pour la souveraineté industrielle française.
Une figure respectée de la droite parlementaire
Considéré comme un homme discret mais influent, il gardait ses distances avec les prises de position opportunistes. Il critiquait ouvertement le rapprochement entre certains élus LR et la majorité présidentielle, tout en s’opposant aux alliances avec l’extrême droite.
« Il en voulait à Nicolas Sarkozy d’avoir invité la droite à faire alliance avec Macron puis de recevoir Jordan Bardella. Il ne comprenait plus rien à la scène politique », confie un député LR, abasourdi par la nouvelle.
Un décès brutal, sans signe apparent de détresse
D’après plusieurs sources parlementaires, Olivier Marleix aurait mis fin à ses jours. Son entourage n’avait pourtant rien remarqué d’alarmant. Il participait encore récemment à des réunions de groupe et à des séances parlementaires, défendant notamment une proposition de loi sur les centres de rétention.
« Mardi dernier, il a encore participé à un pot du groupe et défendu notre texte en séance », raconte un collègue parlementaire.
Son décès a provoqué une onde de choc. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités politiques ont exprimé leur tristesse et salué la mémoire d’un homme engagé. Michel Barnier, proche de Marleix, s’est dit « extrêmement triste ». Jordan Bardella a évoqué un « élu respecté », tandis que Marine Le Pen a salué un « homme de convictions ».
Le parquet de Chartres a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de sa mort. Les résultats permettront peut-être de mieux comprendre ce geste, encore incompréhensible pour nombre de ses collègues.