Le rideau tombe sur la session extraordinaire
Depuis le 1er juillet, le Parlement siégeait en session extraordinaire, une rallonge imposée par le volume de textes à examiner. L’Assemblée nationale a bouclé jeudi soir son agenda, suivie par le Sénat ce vendredi. Le Parlement est donc officiellement en pause depuis le 11 juillet à minuit.
Cette session a permis d’adopter plusieurs textes majeurs, notamment :
- La refonte du statut des élus locaux
- La réforme du mode de scrutin dans les grandes villes comme Lyon et Marseille
- Une loi sur le métier d’agriculteur, autorisant l’usage d’un néonicotinoïde controversé
- Un texte renforçant la rétention des étrangers jugés dangereux
Une rentrée express dès le 22 septembre
Le calme sera de courte durée. Les élus reviendront dans l’hémicycle le 22 septembre pour une nouvelle session extraordinaire, qui se tiendra jusqu’au 30 septembre. Le programme détaillé n’est pas encore défini, mais plusieurs textes déjà explosifs sont dans les starting-blocks.
La loi Gremillet, un casse-tête énergétique
Parmi les priorités, la loi « Gremillet » doit redessiner la feuille de route énergétique française. Ce texte a déjà fait l’objet de tensions entre les groupes parlementaires. Il avait même été rejeté en première lecture, faute de consensus au sein de la majorité.
Le dossier sensible de l’audiovisuel public
Autre sujet brûlant : la réforme de l’audiovisuel public, portée par Rachida Dati. Son passage au Sénat est prévu juste avant la pause estivale, mais il est probable que l’Assemblée nationale doive s’en emparer à la rentrée pour trancher sur des points encore flous.
Fin de vie : retour du débat
Le texte sur la fin de vie, très attendu, devrait aussi refaire surface au Sénat à l’automne. Un projet à fort enjeu symbolique et politique, dans un contexte de forte division sur les questions éthiques.
Le budget 2026 au cœur des tensions
La session ordinaire débutera dès le 1er octobre, avec comme point d’entrée majeur : le budget 2026. Son examen débutera le 14 octobre et s’étendra jusqu’au 28 octobre.
Un calendrier chargé :
- 14 octobre : première partie du Projet de Loi de Finances (PLF)
- Examen du PLFSS (budget de la Sécurité sociale)
- 28 octobre : seconde partie du PLF
Ce processus budgétaire pourrait être perturbé par des mécanismes de blocage : 49.3, motions de censure, et majorité fragile. Le Premier ministre François Bayrou pourrait voir sa position remise en question si la colère monte dans l’hémicycle.
« Le budget sera un test de vérité pour le gouvernement. Il pourrait tomber si les oppositions unissent leurs forces. » – Source parlementaire anonyme
Vers un changement de mode de scrutin ?
François Bayrou souhaite relancer le débat sur la proportionnelle aux législatives. Il envisage même un référendum pour consulter directement les Français. Une idée qui divise, mais qui pourrait s’imposer comme l’un des grands marqueurs de la rentrée politique.
Des élus absents… mais pas inactifs ?
Durant l’été, les députés ne sont pas complètement déconnectés. Certains participent à des missions d’information, d’autres retournent sur le terrain dans leurs circonscriptions. Des travaux en commission continuent également en coulisses.
Mais pour une large part d’entre eux, c’est aussi l’heure de couper. Loin de Paris, c’est parfois dans leurs villages ou à l’étranger que les députés décompressent, avant d’affronter un automne politiquement chargé.