Une comparution en correctionnelle après un parloir sous tension
Le vendredi 11 juillet 2025, l’ancien militaire de 42 ans a été présenté au tribunal correctionnel de Colmar. Il est poursuivi pour « violences n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail en présence d’un mineur », en récidive, une infraction considérée comme grave dans le contexte familial.
Des faits commis devant les caméras et les surveillants
Selon plusieurs sources judiciaires et la presse régionale, l’agression aurait eu lieu le 9 juin au parloir de la prison. Lors de cet échange familial, Lelandais aurait attrapé la mère de son fils par le cou, lui aurait tiré les cheveux, et l’aurait violemment poussée sur le côté. Tout cela, sous les yeux de leur enfant, âgé de seulement 19 mois.
La scène, choquante, aurait été observée par les surveillants et enregistrée par les caméras de vidéosurveillance de l’établissement pénitentiaire.
Lelandais nie les faits mais reste interdit de contact
Face aux juges, le détenu a tenté de se défendre.
« J’ai l’impression d’avoir été jugé aujourd’hui. Ma compagne, et mon fils qui demande tous les jours à m’avoir au téléphone, ont besoin de moi. Les parloirs sont suspendus pour le moment, je trouve qu’interdire tout moyen de communication serait une très grosse bêtise pour eux »,
a déclaré Nordahl Lelandais, qui rejette l’accusation portée contre lui.
Le procès renvoyé, mais une interdiction stricte de contact
Malgré ses protestations, le tribunal a ordonné l’interdiction formelle pour Lelandais d’entrer en contact avec sa compagne ou leur fils, que ce soit par téléphone, courrier ou au parloir. Cette mesure restera en vigueur au moins jusqu’à l’audience, programmée pour le 28 août prochain.
L’enfant est désormais représenté par l’association Themis, mandatée comme administrateur ad hoc. Son avocat, Maître Julien Demarche, a exprimé ses craintes :
« Je suis particulièrement inquiet pour l’enfant commun du couple. »
Le procureur dénonce une figure parentale inquiétante
Lors de l’audience, le procureur de Colmar, Jean Richert, a tenu un discours très ferme contre l’accusé.
« La dangerosité de cette personne est paroxystique : malgré ses lourdes condamnations, le cadre strict de la maison centrale et la surveillance constante, il parvient à exercer de telles violences. »
Il a également évoqué « une femme sous emprise et un enfant contraint de grandir avec une figure parentale épouvantable ».
Du côté de la défense, Maître Pascale Muckensturm-Fleith a tenté de nuancer la perception du prévenu :
« L’enjeu consiste à faire la part des choses, envers et contre tout, entre le passé de cet homme et les faits qui seront soumis au tribunal. »
Elle précise également qu’un juge des enfants a été saisi pour évaluer la meilleure solution à apporter pour la protection du jeune garçon.
Un passé judiciaire qui alourdit les débats
Nordahl Lelandais n’en est pas à sa première affaire judiciaire. Déjà condamné à 20 ans de réclusion criminelle en 2021 pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, il a également été reconnu coupable en 2022 de l’enlèvement et du meurtre de la petite Maëlys, une fillette de 8 ans disparue lors d’un mariage en Isère.
Il purge actuellement une peine de réclusion à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans, ce qui exclut toute libération conditionnelle avant au moins 2039.
À ce passé déjà lourd, s’ajoutent des accusations d’agressions sexuelles sur plusieurs de ses petites-cousines. L’une d’elles, âgée de 14 ans à l’époque des faits, a permis une condamnation supplémentaire à un an de prison ferme en mars dernier. Un pourvoi en cassation est en cours.
Loin de calmer les inquiétudes, ces nouveaux faits viennent renforcer l’image d’un homme dont le profil psychologique et criminel interroge. Malgré un environnement carcéral encadré et surveillé, Nordahl Lelandais continue d’être au cœur de polémiques et de nouvelles procédures judiciaires.
