Comprendre l’enjeu de la dissertation d’histoire
La dissertation d’histoire au concours n’est pas un simple exercice de récitation. Le jury évalue ta capacité à analyser un sujet, problématiser, structurer une démonstration et mobiliser des connaissances historiques précises. Ton objectif n’est pas seulement de raconter l’histoire, mais de argumenter en historien.
Un bon devoir se distingue par une pensée claire, un plan solide et des idées appuyées sur des faits rigoureux. La méthode n’est donc pas une formalité : c’est ton cadre de performance.
Bien analyser le sujet dès le départ
L’analyse du sujet conditionne toute ta copie. Si tu passes à côté du sens du sujet, tu risques le hors-sujet ou la paraphrase historique. Commence toujours par te poser trois questions :
- De quoi parle-t-on ? Définir précisément chaque terme.
- Quand ? Identifier la période exacte.
- Pourquoi ce sujet pose problème ? Déterminer les enjeux.
Une analyse efficace identifie aussi le type de démarche : sujet chronologique, thématique ou problématique. Exemple :
« L’ordre européen après 1815 » n’est pas un récit du Congrès de Vienne, mais une analyse des mécanismes de reconstruction politique mondiale après les guerres napoléoniennes.
Construire une introduction solide
L’introduction est la vitrine de ta copie. Elle doit être soignée et structurée en quatre étapes :
1. L’amorce
Une phrase d’ouverture contextualise sans être décorative. Elle doit mener au sujet et non partir dans une anecdote vide.
2. Définition et analyse du sujet
Explique clairement les termes et explique le cadre chronologique. C’est ici que tu montres ta compréhension du sujet.
3. Formulation de la problématique
C’est la question centrale que ta copie va résoudre. Elle doit exprimer une tension, une contradiction ou une réflexion critique.
4. Annonce du plan
Annonce clairement tes trois parties. Le plan doit être logique, équilibré et progressif.
Le plan : ton meilleur allié
Le jury attend une réflexion organisée. Le plus souvent, un plan en trois parties fonctionne très bien :
| Type de plan | Utilisation |
|---|---|
| Chronologique | Pour un sujet portant sur une évolution historique (1914–1945) |
| Thématique | Pour analyser plusieurs aspects d’un même phénomène |
| Dialectique | Thèse / antithèse / dépassement (sujet à débat) |
Chaque partie doit être découpée en trois sous-parties, chacune correspondant à un argument précis, illustré par des exemples historiques concrets.
Soigner la rédaction du développement
Chaque paragraphe doit suivre une mini-méthode simple :
- Une idée claire formulée en une phrase.
- Une explication qui développe.
- Un exemple précis daté et contextualisé.
Évite les généralisations vagues. Remplace « beaucoup de pays » par « l’Empire austro-hongrois, le royaume de Prusse et la Russie tsariste ». Le détail donne du poids à ton argumentation.
Les transitions : marqueurs de rigueur
Chaque grande partie commence par une transition. Elle permet d’éviter l’effet catalogue. Une transition efficace :
- résume très brièvement ce que tu viens de dire
- annonce ce que tu vas démontrer
Utiliser des références d’historien
Pour marquer des points, cite des historiens ou des courants historiographiques. Pas besoin d’en connaître cinquante, mais deux ou trois références bien choisies donnent de la profondeur.
Par exemple :
Selon l’historien Pierre Renouvin, les relations internationales sont déterminées par des « forces profondes » comme l’économie ou l’opinion publique.
La conclusion : essentielle même en 5 lignes
Elle répond à la problématique et synthétise les résultats de ta démonstration. Pas de nouveauté, pas de chiffres inventés. Tu peux ouvrir sur une piste de réflexion en lien avec d’autres périodes ou enjeux historiques.
Gestion du temps en six heures
- Analyse du sujet : 30 minutes
- Plan détaillé : 1h30
- Introduction : 30 minutes
- Développement : 3h
- Conclusion + relecture : 30 minutes
Erreurs fréquentes à éviter
- Confondre narration et démonstration
- Multiplier les exemples sans analyse
- Oublier les dates précises
- Tomber dans le hors-sujet
- Négliger l’introduction ou la conclusion
Une méthodologie qui se travaille
Réussir une dissertation d’histoire en BCE/ENS demande de l’entraînement. Pose-toi les bonnes questions, structure ton raisonnement et organise tes connaissances. La méthode te donne confiance, et la confiance te donne de la vitesse. C’est là que tu prends l’avantage.
