Les banques regrettent le prêt de 13 milliard de $ à Elon Musk

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En octobre 2022, Elon Musk a finalisé l’achat du réseau social Twitter, rebaptisé depuis X, pour la somme astronomique de 44 milliards de dollars. Pour financer cette acquisition, Musk a contracté un prêt de 13 milliards de dollars auprès de sept grandes banques, parmi lesquelles Morgan Stanley, Bank of America, et BNP Paribas. Aujourd’hui, ces institutions regrettent profondément cette opération, qui s’avère être l’une des pires décisions financières depuis la crise de 2009.

Un financement à haut risque

Les banques ont pris un pari audacieux en accordant un prêt aussi important à Elon Musk, convaincues que la notoriété du milliardaire et sa réputation d’entrepreneur visionnaire garantiraient la rentabilité de Twitter. Traditionnellement, après avoir financé un rachat, les banques revendent rapidement la dette à d’autres investisseurs, récupérant ainsi leurs fonds tout en percevant des commissions. Cependant, cette stratégie a échoué dans le cas de Twitter, la situation financière de la plateforme ayant rapidement détérioré la valeur de cette dette.

Depuis que Musk a pris le contrôle de Twitter, la valeur de la plateforme a chuté drastiquement, passant de 44 milliards à environ 20 milliards de dollars. Cette dévaluation a rendu presque impossible la revente de la dette par les banques, les forçant à la conserver dans leurs bilans, une situation qui pèse lourdement sur leur stabilité financière.

Les difficultés financières de Twitter/X ne s’arrêtent pas à la simple dévaluation de la plateforme. La gestion de Musk, marquée par des décisions controversées telles que des vagues de licenciements massifs et le retour de personnalités problématiques sur la plateforme, a conduit à une fuite massive des annonceurs. Des géants comme Coca-Cola et Apple ont cessé de collaborer avec Twitter, en raison de l’augmentation de la haine en ligne et de la mauvaise gestion de la modération. Les revenus publicitaires, qui constituaient auparavant l’essentiel des revenus de la plateforme, ont chuté de manière significative.

Selon des documents internes obtenus par le New York Times, le chiffre d’affaires de Twitter aux États-Unis a plongé à seulement 114 millions de dollars au deuxième trimestre 2024, marquant une baisse de 53 % par rapport à l’année précédente. Cette chute dramatique des revenus publicitaires met encore plus en difficulté les banques, qui peinent à récupérer leur argent.

Les conséquences pour les banques

Le prêt accordé à Musk pour le rachat de Twitter est rapidement devenu un fardeau pour les banques impliquées. En effet, la dette ne peut pas rester indéfiniment sur leurs bilans. Cette situation limite leur capacité à financer d’autres entreprises plus solvables, un problème qui est particulièrement préoccupant dans le contexte actuel, où la surveillance des régulateurs est accrue, notamment après la faillite de la Silicon Valley Bank.

Les régulateurs mondiaux scrutent attentivement les bilans des banques pour s’assurer qu’elles ne prennent pas de risques excessifs. Dans ce contexte, Bank of America et Morgan Stanley, deux des principales banques ayant financé le rachat de Twitter, se retrouvent dépassées par des concurrents comme JP Morgan et Goldman Sachs, qui n’ont pas participé à cette opération.

Face à ces défis, une solution envisagée serait qu’Elon Musk rembourse une partie de la dette de Twitter, en échange de taux d’intérêt moins élevés. Toutefois, malgré sa position d’homme le plus riche du monde, Musk n’a pas encore donné suite à cette proposition. Les banques se retrouvent donc dans une impasse, avec une dette qui continue de peser lourdement sur leurs bilans et peu d’espoir de la revendre sans subir de lourdes pertes.

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