Magali Berdah, figure controversée du milieu des influenceurs, sera jugée en septembre 2024 pour des accusations de banqueroute et de blanchiment. La fondatrice de l’agence Shauna Events, souvent surnommée la « papesse des influenceurs », est accusée de malversations liées à une société de courtage en assurances qu’elle dirigeait entre 2014 et 2015. Le procès, initialement prévu en décembre 2023, a été reporté à sa demande afin de lui laisser le temps de préparer sa défense.
Contexte de l’affaire
Les faits reprochés à Magali Berdah concernent la gestion de la société SAS BA & CO, basée à Nice. Cette entreprise, spécialisée dans le courtage en assurances et les services financiers, a été placée en liquidation judiciaire en juillet 2015. Le passif de l’entreprise est estimé à environ 2,5 millions d’euros, une somme considérable qui a attiré l’attention des autorités.
Magali Berdah est poursuivie pour avoir tenu une comptabilité incomplète et irrégulière, des faits qui relèvent de la banqueroute. En parallèle, elle est également accusée de blanchiment d’argent, notamment pour avoir participé à des opérations de dissimulation ou de conversion des profits tirés de délits, ce qui est passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans.
La mise en examen de l’entrepreneure a conduit à son placement sous contrôle judiciaire. Elle est actuellement soumise à des restrictions, telles qu’une interdiction de gérer une entreprise et une obligation de pointage régulier auprès des autorités. Ces mesures resteront en vigueur jusqu’à son procès, désormais fixé au 30 septembre 2024.
La société BA & CO a été un échec commercial retentissant. Son activité, centrée sur le courtage en assurances et le conseil financier, n’a pas survécu aux difficultés rencontrées sur le marché. La liquidation judiciaire de cette entreprise, qui s’est conclue par un déficit de 2,5 millions d’euros, a marqué le début des ennuis judiciaires de Magali Berdah.
Bien que la gestion défaillante de cette société soit à l’origine des accusations actuelles, cette affaire est antérieure à l’ascension fulgurante de Berdah dans le monde des influenceurs. En effet, en 2017, elle fonde Shauna Events, une agence spécialisée dans la gestion de la notoriété des influenceurs et la mise en relation avec les marques. C’est grâce à cette entreprise qu’elle devient l’une des personnalités les plus influentes du secteur.
Les répercussions de cette affaire sur sa carrière
Magali Berdah est une figure incontournable du monde de l’influence, mais elle est aussi au cœur de nombreuses polémiques. Son ascension rapide et son rôle dans le développement de l’influence marketing l’ont exposée à de vives critiques. Son conflit avec le rappeur Booba, qui l’accuse de pratiques douteuses dans ce secteur, en est un exemple marquant.
En 2023, Booba avait qualifié Berdah et d’autres figures de l’influence de « influvoleurs », accusant notamment ces personnalités de profiter de leur visibilité pour vendre des produits de manière abusive. Ces accusations ont entraîné une vague de cyberharcèlement à l’encontre de Magali Berdah, qui a reçu des milliers de messages haineux et de menaces de mort. Elle a alors déposé plainte, et plusieurs personnes ont été jugées pour leur participation à cette campagne d’intimidation.
Magali Berdah se retrouve donc aujourd’hui exposée à deux volets judiciaires : d’une part, en tant que victime dans l’affaire de cyberharcèlement menée par des individus proches de Booba, et d’autre part, en tant que prévenue dans le dossier de banqueroute et de blanchiment. Cette double exposition pourrait avoir des répercussions importantes sur sa réputation ainsi que sur ses activités professionnelles.
Le procès pour cyberharcèlement qui s’est tenu à Paris en décembre 2023 a permis de mettre en lumière l’ampleur des attaques subies par l’entrepreneure. Des insultes violentes telles que « sale chienne », « arnaqueuse », et des menaces explicites, comme « on viendra t’égorger chez toi », ont été révélées au cours des audiences, renforçant l’image de Berdah en tant que cible privilégiée des haters sur les réseaux sociaux.
