Ce mardi 10 septembre 2024, Monique Olivier, veuve du tristement célèbre tueur en série Michel Fourniret, a été placée en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Cécile Vallin, une adolescente de 17 ans disparue en juin 1997 à Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie. Cette décision, prise par les policiers de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), marque une nouvelle étape dans l’une des affaires non résolues les plus intrigantes des dernières décennies.
Un mystère vieux de 27 ans
Le 8 juin 1997, Cécile Vallin, jeune fille de 17 ans, disparaît mystérieusement alors qu’elle marchait le long d’une route départementale à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, en direction de Chambéry. Depuis, plus aucune trace d’elle, malgré des recherches intensives dans la région et l’implication des forces de l’ordre. L’enquête avait été placée en 2022 sous la responsabilité du pôle judiciaire national de Nanterre dédié aux affaires non résolues, appelées « cold cases ».
Monique Olivier, ex-épouse de Michel Fourniret, a déjà été condamnée à plusieurs reprises pour son implication dans les crimes commis par son mari, surnommé « l’Ogre des Ardennes ». Cependant, c’est la première fois qu’elle est entendue directement dans le cadre de la disparition de Cécile Vallin.
Pourquoi maintenant ?
Cette garde à vue est la suite logique des éléments révélés lors du dernier procès de Monique Olivier, en décembre 2023. À cette occasion, une déclaration troublante de Monique Olivier datant de 2005 a été exhumée des archives de la police belge. Elle y affirmait que Michel Fourniret aurait ramené à leur domicile une jeune fille d’environ 16 à 18 ans, peu après la fin de l’année scolaire 1997, une période correspondant à la disparition de Cécile Vallin.
Ce témoignage, bien que partiel et ambigu, a relancé les soupçons sur l’implication de Michel Fourniret dans la disparition de la jeune fille. Fourniret est déjà responsable de plusieurs enlèvements et meurtres de jeunes filles dans les années 1990 et 2000. Il est donc naturel que les enquêteurs s’intéressent à cette piste, d’autant plus que certains éléments laissent penser que son mode opératoire pourrait correspondre à l’enlèvement de Cécile Vallin.
Les avancées de l’enquête
Les enquêteurs de l’OCRVP, sous la direction de la juge d’instruction Emmanuelle Ducos, spécialisée dans les affaires non résolues, ont repris en profondeur l’étude de cette affaire, avec un accent particulier sur les possibles liens entre Michel Fourniret et la disparition de Cécile Vallin. En janvier dernier, l’avocate de la famille Vallin avait même demandé que Monique Olivier soit réentendue suite à la découverte de ce témoignage en Belgique.
La garde à vue de Monique Olivier a pour but de la confronter à ces nouveaux éléments et d’essayer de clarifier le rôle qu’elle pourrait avoir joué dans cette disparition. Il est à noter que, bien que Michel Fourniret soit décédé en 2021, son ombre continue de planer sur de nombreuses affaires de disparitions non élucidées, et la coopération de Monique Olivier avec la justice reste cruciale pour tenter d’éclaircir ces zones d’ombre.
Le père de Cécile Vallin, Jonathan Olivier, n’a jamais cessé de chercher des réponses sur ce qui est arrivé à sa fille. Sa quête de justice a été marquée par de multiples tentatives pour relancer l’enquête, notamment en 2022 lorsque le dossier a été confié au pôle cold case de Nanterre. Pour lui, l’important est de comprendre ce qui est arrivé à Cécile, au-delà des condamnations potentielles de Monique Olivier : « Je pense à elle tous les jours. La disparition de Cécile, c’est une cicatrice qui ne se referme pas tant que je ne sais pas ce qui s’est passé ».
Cette nouvelle garde à vue ravive donc l’espoir de la famille de découvrir enfin la vérité. Si l’implication de Michel Fourniret se confirme, cela permettrait de clore l’un des mystères les plus anciens du département de la Savoie, tout en apportant des réponses à une famille qui vit dans l’incertitude depuis plus de deux décennies.