L’affaire des faux documents de Jordan Bardella fait grand bruit dans le paysage politique français. Selon plusieurs sources, le président du Rassemblement National (RN) aurait été impliqué dans la production de documents falsifiés lorsqu’il était assistant parlementaire en 2015. Ces révélations, extraites du livre La Machine à gagner du journaliste Tristan Berteloot, pointent du doigt un vaste système de détournement de fonds publics orchestré par le RN, autrefois connu sous le nom de Front National.
En 2015, Jordan Bardella était employé en tant qu’assistant parlementaire pour l’eurodéputé Jean-François Jalkh. Toutefois, les enquêtes suggèrent que l’actuel président du RN n’aurait pas réellement exercé les fonctions pour lesquelles il était rémunéré. Pour dissimuler cette situation, des preuves fictives auraient été fabriquées, comprenant notamment des agendas antidatés et des revues de presse manipulées, des documents qu’il aurait lui-même paraphés pour justifier son activité. Ce stratagème aurait été mis en place pour justifier les salaires versés par le Parlement européen, mais dont le travail était en réalité destiné à servir les intérêts du FN.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large où le RN est accusé d’avoir mis en place un système de détournement des fonds européens alloués aux députés pour rémunérer leurs assistants parlementaires. Ce mécanisme, qui aurait permis au parti de faire des économies substantielles, est actuellement jugé au tribunal correctionnel de Paris. Le procès, qui s’ouvre le 30 septembre, met en cause 27 membres ou anciens membres du RN, dont Marine Le Pen. Les charges incluent le détournement de fonds publics et la falsification de documents.
L’enquête révèle que Jordan Bardella aurait pu lui aussi être inclus dans la liste des accusés, mais il échappe pour l’instant aux poursuites judiciaires directes. Néanmoins, les révélations concernant la falsification des documents jettent un éclairage troublant sur son rôle en tant qu’assistant parlementaire à l’époque. Plusieurs anciens collaborateurs auraient témoigné, confirmant que des dossiers fictifs ont été créés pour des assistants n’ayant jamais réellement travaillé pour le Parlement européen.
Jordan Bardella, qui est aujourd’hui à la tête du RN, nie catégoriquement ces accusations. Il a publiquement déclaré que ces accusations étaient une tentative de déstabilisation politique, visant à affaiblir sa position à l’approche du procès. Il a réaffirmé que son travail en tant qu’assistant parlementaire avait été effectué conformément à la loi, et que ni le Parlement européen ni la justice française n’avaient remis en cause ses fonctions à l’époque.
Cependant, les documents révélés, ainsi que les témoignages accablants d’anciens membres du parti, continuent d’alimenter les débats. Cette affaire n’est pas sans rappeler d’autres scandales touchant des partis politiques en France, où l’utilisation des fonds publics à des fins partisanes a souvent été au cœur des controverses.
Le Parlement européen estime avoir subi un préjudice de 6,8 millions d’euros dans cette affaire, une somme qui reflète l’ampleur du détournement présumé. Les sanctions encourues pour les accusés sont lourdes : jusqu’à 10 ans de prison, assortis d’amendes pouvant atteindre 1 million d’euros et des peines d’inéligibilité, qui pourraient impacter l’avenir politique de figures comme Marine Le Pen.
Alors que le procès approche, les regards sont tournés vers Jordan Bardella, qui malgré son absence parmi les prévenus, demeure dans l’œil du cyclone. Son ascension politique pourrait être affectée par ces révélations, bien que lui et ses soutiens tentent de minimiser l’impact de cette affaire sur son image publique.