Quatre mois après l’évasion spectaculaire de Mohamed Amra, l’enquête pour retrouver celui que l’on surnomme « La Mouche » se poursuit. Le 14 mai 2024, ce détenu a été extrait d’un convoi pénitentiaire lors d’une attaque violente dans l’Eure, où deux agents de l’administration ont été tués. Depuis, il est en cavale, échappant à toutes les tentatives des forces de l’ordre pour le localiser.
L’attaque du 14 mai 2024
Ce jour-là, Mohamed Amra sortait d’un interrogatoire au tribunal de Rouen. Incarcéré à la maison d’arrêt d’Évreux pour vols aggravés, il devait être ramené à sa cellule. Cependant, au péage d’Incarville, son convoi est pris d’assaut par un groupe d’hommes armés. L’attaque est menée avec une précision militaire : une voiture-bélier stoppe le convoi, tandis que des hommes équipés de fusils à pompe ouvrent le feu, tuant deux agents pénitentiaires, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, et en blessant trois autres. Mohamed Amra est extrait du véhicule et s’échappe avec ses complices.
Immédiatement après l’évasion, un vaste dispositif est mis en place pour retrouver Mohamed Amra. Le plan Épervier est déclenché et Interpol diffuse une notice rouge à l’échelle internationale. L’enquête mobilise plus de 350 policiers de la Direction nationale de la police judiciaire. Des écoutes téléphoniques, des analyses ADN et la surveillance de milliers de numéros de téléphone sont lancées pour suivre la moindre piste.
Les enquêteurs fouillent également dans le passé de Mohamed Amra, suspecté d’être impliqué dans des affaires de trafic de drogue et de meurtre. Neuf téléphones portables retrouvés dans sa cellule ont permis de recueillir des informations sur ses contacts et ses éventuels complices. Selon TF1, les investigations révèlent des liens avec des tueurs à gages potentiels qu’il aurait embauchés pour un meurtre à Marseille en 2022. Toutefois, ces hommes n’ont jamais été retrouvés.
Des pistes, mais toujours pas de Mohamed Amra
Malgré l’ampleur de l’enquête, Mohamed Amra reste introuvable. Les enquêteurs ont passé au crible son entourage familial et amical, multipliant les auditions. Les complicités éventuelles ont été examinées, notamment parmi des personnes issues de quartiers qu’il connaît bien à Rouen, Dreux et Évreux. La petite amie de Mohamed Amra, actuellement incarcérée, a également fait l’objet d’une attention particulière pour déterminer son niveau d’implication dans l’évasion.
Des pistes indiquent que « La Mouche » pourrait avoir été pris pour cible par d’anciens associés ou concurrents. Christian Flaesch, ancien patron de la police judiciaire parisienne, souligne la possibilité que des individus cherchent à se débarrasser de Mohamed Amra, soit physiquement, soit en le dénonçant aux autorités. La procureure de Paris, Laure Beccuau, assure toutefois qu’elle n’a aucune raison de penser que le fugitif soit mort.
L’enquête sur l’évasion de Mohamed Amra reste une priorité pour les forces de l’ordre. Les policiers continuent de suivre les pistes et de resserrer l’étau autour du fugitif. La procureure de Paris a affirmé que la mobilisation restait extrême, et que l’étau finirait par se resserrer. « À un moment ou à un autre, le temps jouera pour nous et les interpellations auront lieu », a-t-elle déclaré. Les policiers espèrent que la pression croissante exercée sur le réseau de Mohamed Amra permettra de le localiser.
