Fousseynou Cissé, le héros de Paris qui a sauvé six vies lors d’un incendie

Une intervention spontanée et décisive

Tout commence dans un immeuble de la rue de la Chapelle. Un feu se déclare au 2ᵉ étage et la fumée monte rapidement jusqu’au 6ᵉ, piégeant deux mères de famille, deux enfants et deux nourrissons. La situation devient critique en quelques minutes. Les flammes s’intensifient, les cris retentissent, l’air devient irrespirable.

Fousseynou Cissé, 39 ans, vit dans l’immeuble voisin. En entendant les appels à l’aide, il ouvre ses volets et comprend immédiatement le danger. Il décide d’agir sans réfléchir. « Je n’ai pas pensé, j’ai vu les bébés et j’ai sauté », confiera-t-il plus tard à FranceInfo.

Un geste héroïque à mains nues

Depuis sa fenêtre, Fousseynou atteint l’appartement touché en se hissant sur une corniche étroite à plus de 20 mètres du sol. Il réussit à secourir les six personnes une par une : d’abord les bébés, puis les enfants, et enfin les deux adultes. L’équilibre est précaire, la fumée dense, le vide juste en dessous.

« Ce n’était pas calculé, c’est le cœur qui te dit : il faut y aller », a-t-il expliqué.

Les images de la scène, captées par des témoins, ont été largement partagées sur les réseaux sociaux. Rapidement, Fousseynou est surnommé “le héros du 18ᵉ”.

Un exemple de sang-froid salué par les autorités

Les pompiers, arrivés après l’évacuation, ont souligné que sans cette intervention rapide, le bilan humain aurait pu être dramatique. Le préfet de police, le ministre de l’Intérieur et même le président Emmanuel Macron ont salué le courage de Fousseynou Cissé.

« Il fait la fierté de Paris. Par son sang-froid, il a sauvé une famille entière », a déclaré Anne Hidalgo.

Une médaille pour un acte rare

Le ministère de l’Intérieur a confirmé que Fousseynou Cissé recevra une médaille pour acte de courage et de dévouement, une distinction rarement attribuée à des civils. Cette récompense est destinée aux personnes qui, au péril de leur vie, viennent en aide à d’autres dans des circonstances extrêmes.

La date de la remise officielle n’a pas encore été annoncée, mais il est déjà invité aux cérémonies du 14 juillet. Son nom rejoint celui de figures comme Mamoudou Gassama, autre héros parisien reconnu pour un geste similaire.

Un héros qui reste humble

Malgré les éloges, Fousseynou garde les pieds sur terre. « Je ne suis pas un héros, j’ai juste fait ce que n’importe qui aurait fait à ma place », a-t-il déclaré. Pour lui, cet acte était naturel, presque instinctif. Il ne réalise toujours pas l’ampleur de son geste.

« Je ne m’attendais pas à ça. Pour moi, c’était normal d’intervenir », a-t-il confié avec émotion.

Travaillant comme agent d’accueil dans des établissements scolaires de la Ville de Paris, Fousseynou espère que cette reconnaissance pourra lui ouvrir de nouvelles portes. Son statut administratif reste précaire, mais son courage ne fait plus débat.