La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) connaît un nouvel élan en cette rentrée de septembre 2024. Elle est désormais proposée gratuitement aux élèves de 5e dans près de 7 000 collèges à travers la France. Cette campagne vise à améliorer la couverture vaccinale pour prévenir les cancers et les lésions précancéreuses causés par cette infection virale, responsables chaque année de près de 6 000 nouveaux cas de cancers et de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus.
L’objectif de cette campagne est clair : atteindre une meilleure couverture vaccinale pour prévenir les infections à HPV, qui peuvent entraîner des cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, de l’anus, et des verrues anogénitales. La vaccination est gratuite et non obligatoire, se faisant en accord avec les parents. Ces derniers ont été informés de cette démarche dès juin dernier, recevant un kit d’information incluant une demande d’autorisation parentale. La vaccination peut prévenir jusqu’à 90 % des infections à HPV.
Pourquoi vacciner contre le papillomavirus ?
Les papillomavirus humains sont très courants, avec plus de 150 types différents. Ils infectent la peau et les muqueuses, provoquant des lésions bénignes ou malignes, principalement par contact sexuel. Bien que dans 90 % des cas, l’infection disparaisse naturellement en 1 à 2 ans, elle peut persister chez environ 10 % des personnes infectées, entraînant des lésions précancéreuses du col de l’utérus et, potentiellement, un cancer après 10 à 15 ans. Ces virus peuvent également être responsables des cancers du pénis, de l’anus, de la vulve et du vagin, ainsi que des verrues anogénitales chez les hommes et les femmes.
Qui est concerné par cette vaccination ?
La vaccination HPV est fortement recommandée pour :
- Toutes les jeunes filles et garçons âgés de 11 à 14 ans. Le vaccin est particulièrement efficace lorsqu’il est administré avant que les jeunes n’aient été exposés au virus.
- Les filles et garçons âgés de 15 à 19 ans qui n’ont pas encore été vaccinés.
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) jusqu’à 26 ans, pour prévenir les lésions précancéreuses anales, les cancers anaux et les verrues génitales.
Les vaccins disponibles
Il existe deux vaccins contre le HPV :
- Cervarix : protège contre les types 16 et 18 du virus.
- Gardasil 9 : protège contre les types 16, 18, 31, 33, 45, 52, et 58, ciblant les HPV responsables de 90 % des cancers du col de l’utérus, 80 % des cancers de l’anus, et 90 % des verrues anogénitales.
Selon le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), il est recommandé de débuter toute nouvelle vaccination avec Gardasil 9 pour les non-vaccinés. Il est important de noter que les vaccins ne sont pas interchangeables et qu’une vaccination commencée avec l’un doit être terminée avec le même.
La campagne de vaccination en 2024
Après un début mitigé lors de la première campagne de vaccination l’année dernière, avec seulement 10 % des élèves de 5e vaccinés à l’automne 2023, les résultats se sont améliorés. En tenant compte des vaccinations réalisées en cabinet libéral, la couverture vaccinale a progressé de 17 points chez les filles et de 15 points chez les garçons de 12 ans, selon Santé publique France. Fin 2023, près de 420 000 adolescents de 12 ans (soit 48 % des jeunes) avaient reçu une première dose de vaccin, des chiffres encourageants qui justifient la poursuite de la campagne.
Pour que cette campagne de vaccination soit un succès, une sensibilisation accrue est nécessaire. La vaccination des élèves nécessite l’accord écrit des deux titulaires de l’autorité parentale. Afin de les informer et de les rassurer, des courriers ont été envoyés aux parents à la fin de l’année scolaire précédente, suivis d’un second en septembre. Des réunions d’information pourront également être proposées aux parents et aux élèves à la rentrée. De plus, l’Institut national du cancer (INCa) mènera une campagne nationale de sensibilisation du 16 septembre au 13 octobre.
La vaccination contre le papillomavirus a d’abord été recommandée aux filles en 2007, puis étendue aux garçons en janvier 2021. Cette extension est essentielle pour réduire la circulation du virus et prévenir les cancers associés chez les hommes, tels que les cancers ORL et anaux. Vacciner les garçons contribue ainsi à une immunité de groupe et à la réduction globale de la propagation du virus.
L’objectif est d’atteindre 80 % d’adolescents vaccinés contre le HPV d’ici à 2030, afin de protéger les jeunes générations contre ces virus responsables de milliers de cancers chaque année. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre les cancers, visant à réduire l’incidence de ces maladies et à sensibiliser le public sur l’importance de la prévention.
La vaccination contre le papillomavirus est un outil de prévention majeur contre certains cancers et lésions précancéreuses. En sensibilisant et en vaccinant dès le collège, il est possible de faire un pas significatif vers une génération protégée de ces infections.