L’affaire judiciaire entourant le rappeur et producteur Sean Combs, alias P. Diddy, prend une nouvelle tournure avec le dépôt de six nouvelles plaintes ce lundi. Ces accusations viennent s’ajouter à une série de plaintes déjà déposées, visant à dénoncer un système de trafic sexuel et d’extorsions présumé, qui aurait duré plusieurs décennies.
Des faits sur plusieurs décennies
Les six nouvelles plaintes concernent des faits qui se seraient déroulés entre 1995 et 2021. Parmi les plaignants, quatre hommes et deux femmes rapportent des agressions sexuelles, des viols, et des abus survenus lors de soirées organisées par P. Diddy. L’un des plaignants, âgé de 16 ans à l’époque des faits, déclare avoir été agressé sexuellement en 1998, lors d’une soirée organisée près de New York.
Le plaignant mineur explique que lors de cette soirée, le rappeur lui aurait fait des avances et l’aurait encouragé à accepter des actes sexuels sous prétexte que cela ferait partie d’un « rite de passage » pour réussir dans l’industrie de la musique. Cette accusation, comme les autres, est venue s’ajouter à une longue liste de plaintes qui décrivent un comportement prédateur de la part du producteur.
Un système organisé
Selon les avocats des victimes, P. Diddy aurait mis en place un véritable système d’exploitation sexuelle, basé sur des soirées privées appelées « freak off ». Lors de ces événements, les invités auraient été contraints de consommer des drogues et de participer à des relations sexuelles forcées avec des travailleurs du sexe. Ce système, qui aurait duré plusieurs décennies, est décrit par l’accusation comme un mécanisme organisé visant à soumettre les victimes sous l’influence de drogues et d’alcool.
Les avocats des plaignants, dont Me Tony Buzbee, ont déclaré que cette affaire pourrait encore voir de nombreuses autres plaintes émerger dans les prochaines semaines. Selon Buzbee, il existe déjà 120 victimes présumées, parmi lesquelles certaines étaient mineures au moment des faits.
Une réponse légale attendue en mai 2025
Le procès pénal contre P. Diddy est prévu pour mai 2025. Lors de ce procès, l’artiste de 54 ans devra répondre à des accusations graves, notamment celles d’avoir utilisé son empire musical pour organiser un trafic sexuel à grande échelle. Le rappeur a déjà plaidé non coupable et continue de clamer son innocence face à ces accusations.
L’une des premières grandes révélations concernant ces agissements présumés est venue à l’automne 2023, lorsque la chanteuse Cassie, ex-compagne de P. Diddy, avait déposé une plainte pour viol. Bien que la procédure ait été réglée à l’amiable, cette affaire a mis en lumière un comportement plus large et systématique de la part du producteur, qui a mené à d’autres accusations similaires.
Depuis les révélations de ces affaires, l’image de P. Diddy, autrefois considérée comme une figure incontournable du hip-hop américain, a sérieusement terni. Longtemps admiré pour sa carrière musicale et son rôle d’entrepreneur, il est aujourd’hui vu par ses victimes présumées comme un prédateur sexuel violent. Les plaignants décrivent un homme utilisant son pouvoir et son influence dans l’industrie pour exploiter des individus vulnérables, notamment en les soumettant à des abus sexuels enregistrés sur vidéo.
L’enquête, dirigée par les autorités fédérales, continue de progresser. En mars 2024, le FBI a perquisitionné plusieurs résidences de P. Diddy, saisissant 96 appareils électroniques, incluant des ordinateurs, téléphones et autres dispositifs susceptibles de contenir des preuves des faits reprochés.
Les procureurs ont indiqué que l’enquête est toujours en cours et que d’autres charges pourraient être retenues contre P. Diddy, en fonction des informations récupérées lors des perquisitions.
Le procès à venir, qui s’annonce complexe, risque de dévoiler davantage d’éléments sur le mode de fonctionnement présumé du rappeur, alors que les victimes continuent de se manifester.
