L’affaire du caporal Biflette

caporal biflette

Le 14 octobre 2024, la chambre militaire du tribunal correctionnel de Rennes a condamné un ancien volontaire de l’armée de terre pour des agressions sexuelles commises en 2022. Les faits se sont déroulés à Champagné, dans la Sarthe, et à l’École militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, située à Guer dans le Morbihan. Surnommé par ses camarades « Caporal Biflette », le militaire a été jugé pour des comportements inappropriés et des gestes déplacés envers ses compagnons de chambrée. Retour sur une affaire qui a secoué la communauté militaire.

Les événements reprochés au Caporal F., surnommé rapidement « Caporal Biflette » par ses camarades, ont débuté dès son incorporation dans l’armée en septembre 2022. La première agression sexuelle s’est produite dans la nuit du 7 au 8 octobre 2022, lorsque l’accusé a giflé l’un de ses camarades avec son sexe pendant son sommeil. C’est le lendemain que la victime a appris les faits grâce à deux autres camarades qui avaient assisté à la scène. Ils ont expliqué avoir vu le militaire utiliser la lumière de son téléphone pour réaliser son acte déplacé.

Cet incident n’a pas été isolé. Le Caporal F. s’est également distingué par son comportement exhibitionniste, n’hésitant pas à se masturber devant ses compagnons de chambrée et à leur montrer régulièrement ses testicules, évoquant une opération qu’il avait subie quelques années plus tôt. Il allait même jusqu’à proposer à l’un de ses camarades de déposer un mouchoir rempli de sperme sur le visage de l’un de ses souffre-douleurs, ajoutant à la gêne générale.

Après avoir quitté le camp de Champagné, Caporal Biflette a poursuivi sa formation militaire à la prestigieuse École de Saint-Cyr Coëtquidan, où ses comportements inappropriés ont continué. Cette fois, ses actions ont pris la forme de claques sur les fesses de l’un de ses nouveaux camarades. Bien que certaines des victimes aient trouvé ces gestes amusants au début, la répétition incessante de ces comportements a fini par exaspérer la plupart des jeunes militaires.

Lors de l’audience, l’un des plaignants a déclaré : « Au début, c’était rigolo, mais à force j’en avais marre, je lui ai demandé d’arrêter mais tout a continué. »
Malgré les demandes répétées de ses camarades pour mettre fin à ces comportements, le caporal a persisté, justifiant ses actes par la phrase : « Tout cul tendu mérite son dû », qu’il reconnaîtra avoir prononcée.

Malgré l’humiliation subie, certains des jeunes militaires ont été réticents à dénoncer ces faits. Le plaignant principal, celui qui avait été giflé avec le sexe du caporal, n’avait initialement pas l’intention de porter plainte. Ce sont ses camarades qui, en discutant des événements, ont incité le jeune homme à faire remonter les faits à la hiérarchie.

Face à ces comportements jugés inacceptables, l’armée a rapidement réagi. Dès que les faits ont été connus, il a été décidé que le Caporal F. serait exclu de l’armée. La justice militaire a, de son côté, pris la décision d’ouvrir une enquête et de traduire le militaire devant la chambre militaire du tribunal correctionnel de Rennes.

Lors du procès, le Caporal F. ne s’est pas présenté, invoquant une hernie discale. Une expertise psychiatrique a été réalisée pour déterminer si l’accusé souffrait de troubles du comportement. Selon les conclusions des experts, le militaire ne présentait aucun trouble psychique ni déviance, ce qui a conduit à l’absence de recommandations pour un suivi psychiatrique.

Le tribunal a finalement condamné le Caporal F. à six mois de prison avec sursis et à une inéligibilité de cinq ans. Le magistrat a souligné que le comportement de l’accusé était incompatible avec la vie militaire, justifiant ainsi son exclusion rapide des forces armées.

Actualités

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar