Le 20 octobre 2024, Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle américaine, s’est mis en scène dans un McDonald’s de Pennsylvanie. En pleine campagne électorale, l’ancien président a servi des frites et des burgers, dans une opération de communication bien orchestrée visant à ridiculiser sa rivale démocrate, Kamala Harris.
Un show médiatique dans un McDonald’s
Sous l’œil des caméras, Donald Trump a fait une apparition remarquée dans un McDonald’s de Feasterville, situé dans l’État-clé de la Pennsylvanie. L’ancien président, célèbre pour son amour de la restauration rapide, a enfilé un tablier et s’est installé derrière les fourneaux pour cuire des frites et servir des clients au drive. « C’est Trump qui régale », a-t-il plaisanté en s’adressant à une famille présente sur place.
L’ex-président a également répondu aux questions d’un journaliste sur ses habitudes alimentaires. Donald Trump, connu pour son penchant pour la malbouffe, a déclaré : « J’aime tout chez McDonald’s, mais surtout les frites, là où je vais travailler ».
Cet arrêt dans un McDonald’s n’était pas seulement une étape de campagne, mais aussi une façon pour Donald Trump de s’attaquer à sa rivale Kamala Harris. La vice-présidente affirme en effet avoir travaillé dans un restaurant McDonald’s en Californie en 1983, lorsqu’elle était étudiante. Elle aurait alterné entre la caisse, la friteuse et la machine à glaces dans un McDonald’s situé à Alameda, près d’Oakland.
Cependant, Donald Trump conteste cette affirmation, accusant Kamala Harris d’inventer cette histoire pour gagner des points électoraux auprès des classes populaires. « J’ai travaillé 15 minutes de plus que Kamala chez McDonald’s », a-t-il lancé, ajoutant avec ironie que McDonald’s avait confirmé que Kamala Harris n’avait jamais travaillé dans l’un de ses établissements.
Le fast-food, symbole politique
Aux États-Unis, travailler dans un fast-food, et notamment chez McDonald’s, est une expérience partagée par des millions de jeunes Américains. En évoquant un job d’été dans un McDonald’s, Kamala Harris cherche à établir un lien avec les classes populaires, une stratégie courante dans les campagnes politiques américaines. Donald Trump, en se mettant en scène dans un restaurant de la célèbre chaîne, cherche à discréditer cette tentative en affirmant que Kamala Harris ment sur cette partie de son parcours.
Bien que l’équipe de campagne de Donald Trump n’ait pas apporté de preuve formelle pour appuyer ses accusations, et que celle de Kamala Harris n’ait pas présenté de documents prouvant ce travail d’été, cet épisode révèle l’importance de la symbolique dans la politique américaine. Le fast-food devient ici un lieu de confrontation où chaque camp tente de marquer des points.
La visite de Donald Trump dans ce McDonald’s de Pennsylvanie a été soigneusement mise en scène. Le candidat républicain, après avoir salé les french fries et servi des clients, a profité de cette plateforme pour envoyer un message aux électeurs. Il a rappelé sa promesse de rendre l’Amérique « plus grande que jamais », tout en attaquant de nouveau Kamala Harris sur son passé professionnel.
Sous couvert de légèreté, cette visite révèle la manière dont Donald Trump utilise chaque occasion pour susciter l’intérêt des médias et mobiliser ses partisans. L’utilisation de McDonald’s, chaîne de restauration emblématique aux États-Unis, n’est pas anodine. En y apparaissant comme un employé temporaire, il s’adresse directement aux électeurs de la classe ouvrière, un segment crucial pour sa campagne.
Une réponse de Kamala Harris ?
Pendant que Donald Trump jouait les employés de McDonald’s, Kamala Harris fêtait ses 60 ans en compagnie de Stevie Wonder dans une église afro-américaine. Elle a profité de cette occasion pour critiquer Donald Trump, le qualifiant de « inapte » et « instable » pour diriger à nouveau le pays. La démocrate a également insisté sur la nécessité de compassion, de respect et d’amour, contrastant ainsi avec la stratégie plus offensive de son adversaire républicain.
Bien que Kamala Harris ne se soit pas directement exprimée sur l’épisode du McDonald’s, il est évident que cet échange symbolise l’intensité de la bataille politique qui se joue à quelques semaines de la présidentielle.
La Pennsylvanie est l’un des États-clés où se jouera l’élection du 5 novembre. Lors des dernières élections, cet État avait basculé en faveur de Joe Biden, contribuant ainsi à la défaite de Donald Trump. Le fait que Trump choisisse d’y faire campagne, et de surcroît dans un lieu aussi emblématique qu’un McDonald’s, montre l’importance de cet État dans sa stratégie de reconquête de la Maison Blanche.
Cet épisode chez McDonald’s pourrait sembler anecdotique, mais il illustre bien la façon dont chaque détail est scruté et utilisé dans la campagne présidentielle américaine.
