Erik et Lyle Menendez, condamnés à la perpétuité pour le meurtre de leurs parents en 1989, ont officiellement demandé au gouverneur de Californie, Gavin Newsom, une grâce qui pourrait leur permettre d’espérer une libération. Leur appel est appuyé par George Gascón, le procureur de Los Angeles, qui a exprimé son soutien à leur requête, déclarant dans un communiqué :
Je soutiens fermement la demande de clémence pour Erik et Lyle Menendez.
Dans le cadre de cette initiative, des lettres ont été envoyées au gouverneur pour appuyer leur libération potentielle.
Un crime qui a marqué l’Amérique
L’affaire Menendez a profondément marqué le public américain. En 1989, les frères Menendez ont été accusés du meurtre de leurs parents, José et Mary Louise Menendez, dans leur résidence luxueuse de Beverly Hills. Âgés respectivement de 18 et 21 ans au moment des faits, Erik et Lyle ont admis avoir tué leurs parents, mais ont soutenu que leur acte était motivé par des années de violences sexuelles infligées par leur père.
Lors de leur premier procès, les jurés n’ont pas pu atteindre une décision unanime, ce qui a conduit à un second procès en 1996. À l’issue de ce dernier, les frères ont été condamnés à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Cette sentence a été imposée malgré les allégations de violences sexuelles, car le juge avait refusé d’en tenir compte dans la défense.
L’influence de Netflix et le mouvement #MeToo
L’intérêt pour cette affaire a été ravivé récemment grâce à la série Netflix « Monstres : l’histoire de Lyle et Erik Menendez », qui explore leur procès et les accusations de violences sexuelles contre leur père. Dans le contexte actuel du mouvement #MeToo, cette production a généré une vague de soutien en faveur des frères, de nombreuses voix estimant qu’ils pourraient être des victimes de circonstances.
Des personnalités influentes, telles que Kim Kardashian, se sont publiquement exprimées en faveur de la libération des frères, considérant que leur cas mérite d’être réexaminé sous un autre regard. Cette mobilisation a poussé le procureur George Gascón à demander un réexamen de leur condamnation.
Nouvelle audience prévue en décembre
Le 11 décembre prochain, une audience cruciale se tiendra pour réévaluer la condamnation des frères Menendez, ce qui pourrait ouvrir la voie à une éventuelle libération conditionnelle. La défense a également présenté de nouveaux éléments de preuve, notamment une lettre manuscrite d’Erik Menendez adressée à un membre de sa famille, décrivant les abus présumés de leur père.
La requête pour la clémence repose également sur des témoignages et des preuves qui n’avaient pas été pris en compte lors du second procès. En effet, certains documents et témoignages ont émergé récemment, appuyant l’idée que les frères auraient agi sous l’effet de la peur et du traumatisme. En parallèle, les avocats de la défense espèrent voir leur condamnation commuée en homicide involontaire, ce qui leur permettrait d’être éligibles à une libération anticipée.
Les frères, aujourd’hui âgés de 56 et 53 ans, ont passé plus de trois décennies en prison. Durant leur incarcération, ils se sont impliqués dans diverses activités de réhabilitation et ont contribué à des programmes de soutien pour les autres détenus. Cette implication leur a valu un soutien croissant de la part d’organisations et de membres de la société civile, qui considèrent que leur libération ne constituerait pas un danger pour la société.
La décision finale concernant leur libération repose désormais entre les mains du gouverneur Newsom, qui pourrait user de son pouvoir pour accorder la clémence. Bien que la démarche soit controversée, la mobilisation populaire et les éléments de preuve récemment dévoilés pourraient peser dans la balance.
