Dans un contexte où l’accès à l’enseignement supérieur reste un défi pour de nombreux étudiants, le classement des écoles de commerce les plus engagées en matière d’ouverture sociale met en lumière des initiatives prometteuses. Challenges et Article 1 ont établi ce palmarès en analysant des critères précis et en valorisant les dispositifs innovants visant à réduire les inégalités dans ces établissements.
Comment les écoles de commerce sont-elles évaluées ?
Le classement repose sur une méthodologie rigoureuse, prenant en compte plusieurs éléments essentiels :
- Le taux de boursiers CROUS et d’apprentis dans chaque école.
- Les budgets dédiés à l’ouverture sociale, rapportés au nombre total d’étudiants.
- Les dispositifs spécifiques pour recruter des étudiants issus de milieux modestes.
- L’impact sur le parcours académique et professionnel des étudiants bénéficiaires.
Ces données permettent une évaluation complète et objective, offrant un aperçu des efforts réalisés par les établissements pour améliorer leur inclusivité.
École de commerce : tous les classements
Les écoles de commerce les plus engagées
| Rang | École |
|---|---|
| 1 | Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS) |
| 2 | emlyon |
| 3 | NEOMA |
| 4 | Audencia |
| 5 | Brest Business School |
| 6 | Excelia Business School |
| 7 | ESCP |
| 7 | Rennes School of Business |
| 9 | ESSEC |
| 9 | ISC Paris |
| 11 | BSB (Burgundy School of Business) |
| 12 | MBS |
| 13 | ICN Business School |
| 13 | TBS Education |
| 15 | Grenoble Ecole de Management |
| 16 | Clermont School of Business |
| 16 | EDHEC |
| 18 | SCBS - SOUTH CHAMPAGNE BUSINESS SCHOOL ( |
| 19 | SKEMA |
| 20 | INSEEC Grande Ecole |
| 21 | KEDGE Business School |
| 22 | HEC Paris |
1. IMT Business School : un modèle d’exemplarité
Avec 46 % de boursiers CROUS, 27 % d’apprentis et un budget annuel de près de 5 millions d’euros dédié à l’égalité des chances, l’IMT Business School arrive en tête. Son statut public et sa politique volontariste expliquent en partie ces résultats. De plus, l’exonération totale des frais de scolarité pour les boursiers contribue à renforcer son attractivité.
2. emlyon Business School
L’emlyon se distingue par ses dispositifs variés pour favoriser l’accès aux étudiants de tous horizons. Son investissement dans des programmes d’accompagnement académique et professionnel lui permet de décrocher la deuxième place.
3. Neoma Business School
Neoma complète le podium grâce à des initiatives originales comme des partenariats avec des collectivités locales et un accompagnement renforcé pour les apprentis.
Les initiatives qui font la différence
Certaines écoles mettent en place des dispositifs novateurs pour renforcer leur engagement social :
- Le double seuil d’admissibilité de l’EDHEC : ce mécanisme permet à 50 candidats boursiers n’ayant pas atteint la moyenne nécessaire de passer aux oraux, sans que leur statut de boursier ne soit connu des jurys.
- La réduction des frais de scolarité grâce à l’apprentissage : en moyenne, 34 % des étudiants des écoles de commerce suivent cette voie, permettant une exonération totale des frais de scolarité dans certains cas.
- L’accompagnement personnalisé : des programmes spécifiques pour les étudiants issus de milieux modestes, incluant tutorat et coaching professionnel, sont de plus en plus fréquents.
Des défis encore présents
Malgré ces progrès, le rapport souligne un taux de boursiers relativement faible dans les écoles de commerce (16 %), bien en dessous de celui des universités (39 %). Les écoles doivent encore :
- Renforcer leurs partenariats avec les territoires défavorisés.
- Augmenter les budgets alloués à l’ouverture sociale.
- Sensibiliser davantage les recruteurs et les entreprises partenaires à l’importance de la diversité.
Les frais de scolarité : une barrière persistante
Le coût des études reste un obstacle majeur. En 2024, le Programme Grande École coûtait en moyenne 45 000 € pour trois ans. Certaines écoles, comme HEC, atteignent même 71 000 €. Si l’apprentissage est une solution, il ne peut à lui seul résoudre le problème.
Une ouverture sociale, mais jusqu’à quel point ?
Bien que les écoles françaises se distinguent par leur excellence académique, leur engagement social doit encore progresser. Les établissements publics comme l’IMT ou Sciences Po démontrent qu’une politique proactive peut transformer durablement le paysage éducatif. Les écoles privées, quant à elles, doivent s’inspirer de ces modèles pour équilibrer excellence académique et inclusivité.
La question reste posée : jusqu’où les écoles de commerce sont-elles prêtes à aller pour ouvrir leurs portes à un plus large public tout en maintenant leur réputation d’excellence ?
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