La Cour des comptes recommande la fin du PASS/LAS

Quatre ans après l’introduction du système PASS/LAS pour l’accès aux études de santé, la Cour des comptes propose une réforme d’ampleur. Dans un rapport publié le 11 décembre, elle recommande l’instauration d’une voie unique dès la rentrée 2026, en remplacement du double parcours actuel. L’objectif : rendre le dispositif plus clair et performant, face aux critiques sur sa complexité et son efficacité limitée.
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La Cour des comptes propose une refonte

Depuis son introduction en 2020, le système PASS (parcours spécifique accès santé) et LAS (licence accès santé) a profondément transformé l’accès aux études de santé en France. L’objectif ? Diversifier les profils des étudiants, améliorer leur réussite et supprimer le numerus clausus.

Mais quatre ans après sa mise en place, le bilan dressé par la Cour des comptes est mitigé. Si certaines avancées sont notables, plusieurs limites apparaissent, mettant en lumière des difficultés structurelles et des inégalités persistantes.

Un dispositif jugé complexe et inégalitaire

🔹 Un parcours difficile à comprendre : le fonctionnement du double cursus PASS/LAS est souvent perçu comme illisible, que ce soit par les étudiants, leurs familles ou même les universités elles-mêmes. La diversité des LAS proposées, la gestion des places et les conditions de réorientation génèrent des incompréhensions et des incertitudes.

🔹 Des inégalités de réussite : si la réforme visait à ouvrir davantage l’accès aux études de santé, les chiffres montrent une réalité contrastée. Les étudiants issus des LAS réussissent moins bien que ceux du PASS, réduisant ainsi l’impact attendu sur la diversification des profils.

🔹 Des résultats hétérogènes selon les filières : alors que le nombre d’admis a progressé en médecine et odontologie, il a paradoxalement reculé en pharmacie et maïeutique, ce qui interroge sur l’adéquation du système avec les besoins réels du secteur de la santé.

🔹 Un manque de planification territoriale : le dispositif actuel ne prend pas assez en compte les besoins des territoires, notamment en zones rurales, où le manque de médecins reste un problème majeur. La Cour des comptes souligne l’importance de mieux anticiper la répartition des étudiants en fonction des besoins locaux.

💡 Lire aussi : PASS ou LAS, ce qu’il faut savoir avant de choisir

Vers une voie unique

Face à ces constats, la Cour des comptes propose une refonte du système, avec l’instauration d’une voie unique d’accès aux études de santé. L’idée ? Simplifier le parcours, garantir une meilleure équité et favoriser les réorientations en cas d’échec.

📌 Ce que cette réforme changerait :

Un tronc commun renforcé
Les étudiants suivraient une majeure en santé (45 à 50 crédits ECTS) et une mineure hors santé (10 à 15 crédits ECTS), sélectionnée en fonction des possibilités de réorientation.

Une gestion centralisée par les facultés de santé
Les UFR santé auraient la responsabilité de piloter cette formation, assurant ainsi plus de cohérence et d’équité entre les universités.

La suppression du redoublement en première année
Dans la continuité du système actuel, le redoublement ne serait pas autorisé afin d’éviter les situations de blocage et d’encourager la réorientation.

Une transition progressive dès 2025

Avant une mise en place complète de la voie unique, la Cour des comptes recommande des mesures transitoires dès 2025 pour améliorer le système PASS/LAS :

➡️ Harmonisation nationale : uniformiser les volumes horaires des enseignements pour garantir une équité entre les universités.
➡️ Réduction du nombre de LAS : limiter les LAS ayant des taux de réussite trop faibles en études de santé et privilégier celles offrant de vraies perspectives de réorientation.
➡️ Accès direct en pharmacie et maïeutique : permettre à certaines universités de sélectionner directement des étudiants sur Parcoursup pour ces filières spécifiques.

La question des déserts médicaux reste centrale

Si le gouvernement envisage d’ouvrir 16 000 places supplémentaires en médecine d’ici 2027, la Cour des comptes rappelle que l’augmentation des effectifs ne suffit pas. Une planification rigoureuse est essentielle pour éviter que ces diplômés ne se concentrent dans les mêmes zones urbaines, laissant les territoires en manque de praticiens.

Une réforme qui divise

🔹 Les doyens des facultés de médecine soutiennent majoritairement cette voie unique, qui améliorerait la lisibilité du parcours et la gestion des flux d’étudiants.
🔹 L’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France) salue la simplification, mais s’interroge sur certains points, notamment l’accès direct en pharmacie et maïeutique.
🔹 Les universités alertent sur les défis logistiques et pédagogiques d’une réforme d’une telle ampleur, notamment en termes de ressources et d’encadrement.

Le passage à un nouveau modèle dès 2025 semble ambitieux, tant les ajustements nécessaires sont nombreux. Mais une chose est sûre : les études de santé en France sont à un tournant. L’enjeu est de taille, car cette réforme impactera non seulement les étudiants, mais aussi l’avenir du système de santé.

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