Le 13 décembre au matin, une rumeur surprenante secoue la sphère politique française. Roland Lescure, cinquième vice-président de l’Assemblée nationale et fidèle de la macronie depuis 2017, semble être le choix d’Emmanuel Macron pour Matignon. Cette annonce, relayée par des médias sérieux, suscite la stupeur, rapidement suivie d’un revirement qui met en lumière les complexités des négociations au sommet de l’État.
Le rôle du Monde dans l’annonce
Le Monde, réputé pour sa rigueur journalistique, révèle dans un direct à 12h18 que Roland Lescure serait désigné Premier ministre, tandis que François Bayrou se verrait proposer le rôle de numéro deux au gouvernement. Cette information est cependant démentie dans les 30 minutes suivant sa publication.
Le quotidien explique cet imbroglio dans un communiqué en reconnaissant avoir alerté sur la base de faits partiellement vérifiés. Selon ses informations, Emmanuel Macron aurait initialement écarté François Bayrou de Matignon avant de se raviser face à ses objections. Cette gestion délicate des annonces reflète l’équilibre fragile au sein de la majorité présidentielle.
La possible nomination de Roland Lescure suscite des tensions majeures. Marcheur de la première heure, Lescure est un choix qui divise. Si Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, soutient fortement cette candidature, elle rencontre une vive opposition au sein même de la majorité. Les responsables du MoDem, alliés traditionnels de LREM, privilégient François Bayrou, leur leader, comme alternative crédible.
Cette option Lescure ne convainc pas non plus à droite. Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur et figure influente, exprime ouvertement son désaccord. La fracture est également idéologique. Alors que Retailleau adopte une ligne ferme sur l’immigration, Lescure, lui, se montre favorable à la régularisation des travailleurs sans papiers dans certains secteurs. Cette divergence accentue les tensions et rend difficile toute collaboration entre Lescure et les parlementaires de droite.
Franco-canadien, Roland Lescure débute sa carrière politique dans un centre-gauche pragmatique. Sa première rencontre avec Emmanuel Macron en 2012, alors qu’il est encore banquier, marque un tournant. Candidat LREM en 2017 pour la 1ère circonscription des Français de l’étranger (Canada et États-Unis), il remporte les élections législatives avec une large avance. Ce succès ouvre la voie à une carrière au sein de la majorité présidentielle.
Après avoir présidé la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, Lescure est nommé ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie. Sa gestion des dossiers stratégiques le place en première ligne des grandes réformes économiques du gouvernement Macron.
Selon des informations concordantes, Alexis Kohler, bras droit du président, milite activement pour la nomination de Roland Lescure. Lors d’une cérémonie au Palais de l’Élysée, Lescure aurait renforcé ses liens avec les proches du président. Son profil de technicien, expérimenté et loyal, est perçu comme un atout majeur pour diriger un gouvernement dans une période politiquement tendue.
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